Mike Heithaus - écologue et spécialiste américain - partagera une technique innovante avec les chercheurs réunionnais. Il s’agit de placer une caméra sur l’aileron pour suivre les squales dans leur milieu naturel.
Dès samedi Mike Heithaus effectuera une expédition en mer avec une équipe de l’Institut Recherche et Développement pour poser des caméras sur les ailerons des requins. C’est une technique innovante que le spécialiste compte développer à La Réunion.
"C’est un système de caméras flambant neuf. C’est une petite caméra que nous plaçons sur l’aileron des requins. Elle enregistre au minimum 60 heures de vidéos, ce qui nous donne une idée de ce que fait le squale, où il se déplace. C’est un système réutilisable. Une fois la caméra clipsée sur le requin, elle se détache pendant plusieurs heures et nous la récupérons en surface. Ensuite, on capture les vidéos et on met de nouvelles batteries", explique Mike Heithaus.
Le spécialiste des requins utilise déjà ce système aux Etats-Unis. Cela fait plus de 15 ans que l’écologue américain s’intéresse au rôle de ces grands prédateurs dans leur éco-système. A travers des conférences et ces sorties en mer, il compte bien mettre ses connaissances au service des chercheurs réunionnais.
Les attentes sont grandes à La Réunion sur cette problématique de la gestion du risque requin. Alors que la polémique enfle après l’attaque mortelle de mercredi, les surfeurs, les commerçants, mais aussi les usagers de la mer attendent des réponses concrètes de la communauté scientifique.
"Les requins disparaissent dans de nombreuses parties du monde, parfois de 90 à 99%. Nous constatons que là où les requins disparaissent, les récifs et les sols marins sont en moins bonne santé. C’est mauvais pour l’homme car les poissons qu’ils mangent sont liés à cet environnement marin en déclin", indique Mike Heithaus.
Le chercher repartira dans une semaine en Amérique, mais deux de ses caméras resteront à La Réunion et contribueront aux recherches de l’RD sur les squales qui peuplent le littoral réunionnais.