Paul Vergès a profité d’une conférence de presse sur les conséquences de la grève de la SERMAT pour régler ses comptes. Il égratigne le patronat, ses confrères parlementaires, Didier Robert et Victorin Lurel.
"Le patronat doit tirer les leçons de cette grève. Le conflit a duré 19 jours, mais il aurait pu être réglé dès le premier jour". Trois jours après la signature du protocole d’accord entre la direction de la SERMAT et des dockers, Paul Vergès souhaite que des enseignements soient tirés. Le sénateur estime que "les patrons n’ont pas eu une attitude normale dans le dialogue social".
Dans le viseur de Paul Vergès également : ses confrères parlementaires. "Nous avons 4 sénateurs et 7 députés à La Réunion. Et pendant ce conflit, on ne les a pas entendu. Ils ont une opinion sur tout, sauf sur les vrais problèmes. Ce sont les champions du silence !".
L’ancien président du Conseil Régional se dit surpris du silence de son successeur : "Avez vous entendu une prise de position du Conseil Régional pendant le conflit ? Non, Didier Robert était au festival de Cannes !".
Paul Vergès est revenu sur la disparition du RSTA (Revenu Supplémentaire Temporaire d’Activité). Instauré en 2009, cette prime de 100 euros bruts mensuel était versée à près de 40000 salariés réunionnais. Le ministre des outre-mer a confirmé la fin de ce dispositif le 31 mai. Tout en indiquant qu’un accord avait été conclu avec la filière BTP pour que le RSTA soit prolongé. Ce que les syndicats démentent.
"Comment un ministre des outre mer peut-il inventer un accord, ou mentir sciemment ?" se demande Paul Vergès. "Je trouve très grave qu’au sommet de l’Etat, on ignore à ce point les problèmes. Victorin Lurel parle d’un accord inexistant. Comment peut-il avoir une réponse aussi légère à un problème aussi grave ?"
Enfin, Paul Vergès a fait part de ses perspectives pour 2013. "Il faut être naïf pour croire que la situation va se redresser. Au contraire, à la Réunion, cela va empirer. Je préviens le gouvernement. Si il n’y a pas de vrai changement, ça risque d’exploser avant la fin de leurs 5 ans".