L’association Milti’Activ’974 entame depuis 12 jours une grève de la faim pour une durée indéterminée. Leur objectif : interpeller les élus sur la condition animale à La Réunion.
"L’errance animale est un véritable fléau pour la Réunion, pour ses habitants, et surtout pour les animaux eux-mêmes."
Depuis plus d’une semaine, l’association Milit’Activ’ 974 est en grève de la faim. Hier soir, Francis, le responsable de l’association a rencontré le préfet de La Réunion.
Hier soir, de nombreuses associations animales ont rencontré Jacques Billant, nouveau préfet de La Réunion. Au coeur de cette réunion, le plan de lutte contre l’errance animale. "On ne peut pas combattre l’errance animale sans réunir tout le monde, tous les acteurs publics."
La préfecture a annoncé un plan sur 4 ans pour lutter contre l’errance animale. "C’est rassurant. Après on va voir quelles actions on peut faire avec la préfecture pour enrayer cela."
"Le préfet semble avoir envie de faire bouger les choses car les abandons sont terribles, notamment en cette période de vacances. Le préfet nous a semblé sensible et désireux qu’on travaille main dans la main pour élaborer de nouvelles actions pour lutter contre l’errance animale et la maltraitance."
Pour Francis, qui est en grève de la faim depuis 12 jours, "la rencontre est un geste fort. C’est la première fois qu’il reçoit des associations animales."
"La condition animale est une préoccupation constante des pouvoirs publics dans le département. Cet engagement est l’expression d’une volonté affirmée d’intervenir pour diminuer le nombre de chiens errants et pour renforcer la lutte contre la maltraitance animale par la mobilisation de moyens conséquents.
Ainsi, le préfet de La Réunion a rencontré les associations de protection animale le 23 juillet 2019 pour effectuer un point de situation des actions, tant engagées que planifiées, de lutte contre l’errance animale et la maltraitance animale. Le préfet a proposé aux représentants des associations de lui transmettre, via les services de DAAF, les propositions d’action qu’elles jugent prioritaires.
1. La lutte contre l’errance animale
L’État a décidé d’intervenir début 2017 en mettant en place un plan de lutte triennal (2017-2019) contre l’errance des carnivores domestiques, en appui de l’action des cinq structures intercommunales réunionnaises responsables de la gestion du service des fourrières.
Ce plan de lutte est reconduit et renforcé dans le cadre du contrat de convergence et de transition (2019-2022), sur la base de 6 actions majeures :
Une étude pour asseoir et évaluer le plan d’actions, financée à hauteur de 100 000 euros en 2018, a permis d’évaluer la population de chiens errants à hauteur de 73 000, et de collecter des données afin de mieux comprendre le phénomène d’errance et ainsi ajuster les actions publiques. Une seconde étude, sera financée (66 000 euros) et menée à l’horizon 2022 pour réévaluer le nombre d’animaux errants.
Le renforcement des campagnes de stérilisation est une des actions majeures du plan de lutte grâce à un financement initial sur 3 ans de près de 600 000 € pour augmenter de 50% le nombre d’animaux stérilisés entre 2017 et 2019. Cette action majeure est ainsi reconduite à hauteur de 200 000 euros/an pour 4 ans dans le cadre du contrat de convergence et de transition.
L’amélioration des moyens de capture notamment pour les animaux difficiles à capturer ainsi que les animaux dangereux. Un budget de 15 000 euros sera consacré à cette action.
En matière d’infrastructures (refuges et fourrières), l’État investira, dans le cadre du contrat de convergence et de transition, 900 000 € dans cet objectif sur 4 ans. Ce budget se traduira en participation financière en crédits d’aide à l’investissement, aux études et à la construction, l’agrandissement ou la réhabilitation de bâtiments gérés par les établissements publics de coopération intercommunale, qu’il s’agisse de fourrières ou de refuges animaliers.
Le renforcement de la sécurité des personnes et des biens susceptibles d’attaques par des animaux errant fait l’objet d’une attention particulière. Dans ce contexte, des réflexions sont en cours pour permettre de comprendre les attaques de personnes ou de cheptels et de définir l’adaptation des moyens au regard de cette priorité.
Une campagne d’information a été lancée en 2018 afin de sensibiliser le grand public. Cet objectif de communication est reconduit pour 4 ans dans le cadre du contrat de convergence et de transition pour un montant total de 55 0000 euros par an.
2. Le renforcement de la lutte contre la maltraitance animale
De manière complémentaire aux dispositions prises en matière d’errance, une politique de lutte contre la maltraitance animale des animaux domestiques est en cours d’étude par les services de l’État. Le monde associatif de la protection animale va y être associé. L’objectif est de renforcer la réponse aux constats d’existence de mauvais traitements sur des animaux, notamment chez des particuliers, d’abandon volontaire ou d’actes pouvant s’y rattacher.
Structurer la lutte en :
désignant un service de l’État comme référent unique de cette lutte,
organisant les partenariats avec les autorités administratives, judiciaires, territoriales et les associations de protection animale, structurant la remontée et l’analyse des signalements.
Les principales actions de ce plan consisterons en :
collecter et analyser les cas de maltraitance signalés au service, appuyer, à leur demande, les forces de l’ordre lorsqu’elles sont saisies directement d’un cas de maltraitance, mettre en œuvre les enquêtes et les suites requises tant administratives que pénales avec la collaboration des partenaires."
Cela fait des années que l’association se bat pour la cause animale.
Parmi leurs revendications : la mise en place d’une stérilisation et d’une castration massive à La Réunion, la réquisition de l’ensemble des vétérinaires pour plusieurs heures par semaine, pour la mise en œuvre des dispensaires, et par la suite pour leurs fonctionnements, l’interdiction sur l’ile des importations et des ventes d’animaux non stérilisés ou non castrés mais également d’arrêter les euthanasies des animaux en bonne santé.
Concernant les éleveurs, l’association souhaite interdire et sanctionner l’abattage de chiens, indemniser les éleveurs pour toute bête tuée par des chiens errants, en tenant compte des préjudices divers subis par les éleveurs.
La maltraitance et l’errance animale à la Réunion représentent un véritable fléau selon l’association Milit’Activ’ 974.
Ils estiment à près de 300 000 le nombre de chiens et de chats errants à la Réunion.