Médiapart a révélé un rapport de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) qui a mis à jour les pratiques honteuses de fichage des auditeurs de la part d’Europe 1.
Un rapport de la CNIL en avril 2017 a indiqué que la radio Europe 1 a enregistré des fiches contenant des informations sur plus d’un demi-million d’auditeurs. Selon la commission, la station aurait fait des commentaires excessifs, parfois des insultes ou des informations personnelles, comme l’orientation sexuelle, sur des auditeurs. Elle avait reçu en conséquence un avertissement non public. C’est ce qu’a récemment révélé Médiapart.
Le site d’informations a détaillé que les standardistes de la radio remplissaient des fiches sur tous les auditeurs souhaitant passer à l’antenne. Cet acte est tout à fait normal, mais ils ont aussi ajouté des appréciations personnelles comme "voix de vieille pédale", "facho", "séropositif", "il est homo", "accent du Maghreb", etc.
Si le régulateur a pointé du doigt plusieurs manquements, tels que la non-pertinence ou encore le non-respect d’une durée de conservation des données, la secrétaire générale d’Europe 1 Anne Fauconnier a assuré que cette longue période de conservation des données provenait d’une erreur technique. En outre, la station radio a aussi rappelé à l’ordre ses équipes de téléopérateurs et purgé ses bases de données.
Quand la CNIL identifie un manquement sérieux, elle peut donner des sanctions publiques ou non-publiques, pécuniaires ou non. Pour le cas d’Europe 1, Médiapart a souligné que les faits n’ont pas été transmis à la justice. En conséquence, aucune amende n’a été adressée à la station.
"On est là pour accompagner les entreprises dans leur mise en conformité. Pas pour les pénaliser. Europe 1, c’était globalement un problème de management", a justifié un membre de la Commission ayant participé au contrôle.