Manuel Valls estime que la déchéance de la nationalité des binationaux est symbolique, et que les assignations à résidence sont plus efficaces.
Le projet de déchéance de la nationalité française pour les binationaux nés français convaincus de terrorisme est une mesure symbolique, selon le Premier ministre Manuel Valls dont les propos sont rapportés par Le Point. Le projet en question est très contesté dans son propre camp.
Manuel Valls a rappelé ce matin qu’il a déjà eu un certain nombre de déchéances de nationalité pour les Français binationaux qui ne sont pas nés en France et qui peuvent ainsi être expulsés.
Il a précisé que François Hollande et lui-même avaient toujours dit que la déchéance de la nationalité française n’était pas l’arme absolue pour lutter contre le terrorisme. Le président de la République a annoncé cette mesure au lendemain des attentats du 13 novembre.
"Nous préparons aussi des dispositifs avec Christiane Taubira pour donner plus de pouvoir au parquet antiterroriste et au juge antiterroriste", a poursuivi Manuel Valls. S’il qualifie la décheance de nationalité de mesure de symbolique, l’État peut être, d’après lui, amené à prendre un certain nombre de mesures, qui peuvent être à la fois symboliques et concrètes, spécialement à l’encontre de ceux qui "prônent la haine de la France".
Manuel Valls a aussi parlé des dispositifs antiterroristes en cours de préparation, mais "qui ne seront pas d’ordre constitutionnel". "Il faut utiliser tous les moyens qui sont à notre disposition, sous le contrôle du Parlement", a-t-il estimé à propos de l’opportunité d’expulser des personnes convaincues de terrorisme plutôt que de les garder en détention en France.
Manuel Valls a également défendu aujourd’hui les assignations à résidence ordonnées dans le cadre de l’état d’urgence, notamment celles de sept personnes qui ont saisi le Conseil d’État et pouvaient selon lui "représenter un vrai problème pour l’ordre public".
Il a ensuite énuméré le bilan des actions antiterroristes menées par le gouvernement : 2 575 perquisitions administratives, 311 interpellations, 354 assignations à résidence, 273 gardes à vue, 453 procédures judiciaires, 403 armes saisies, dont 39 armes de guerre et 202 découvertes de produits stupéfiants.