La ministre des Outre-Mer, Annick Girardin, est en visite à La Réunion depuis jeudi. En deux jours, elle s’est entretenue avec des représentants au sujet des contrats aidés, du logement, du climat et de la crise requin. La ministre a aussi lancé les Assises des Outre-Mer à La Réunion ce vendredi 6 octobre.
Annick Girardin a lancé cet après-midi les Assises de l’Outre-Mer à La Réunion.
Depuis son arrivée jeudi dernier, la ministre des Outre-Mer a rencontré plusieurs groupes de représentants concernant les emplois verts, les contrats aidés. Elle s’est aussi penchée sur le sujet du climat et du développement durable.
En ce qui concerne les Assises de l’Outre-mer, la ministre explique : "C’est extrêmement important qu’on revienne sur le terrain pour débattre avec les populations, les élus, les organisations institutionnelles. Et il faut réussir à aller contacter, entendre ceux qui ne veulent plus nous parler, ceux qui ont décidé que la classe politique, que l’administration ne les écoutaient plus."
La ministre estime que pour aller chercher ces personnes qui ne se sentent plus entendues, cela passe peut-être par les nouvelles technologies, "nous avons aussi lancé au-delà des ateliers qui seront menés sur le terrain et ouverts à tous, nous auront aussi ce site internet qui permet à chaque ultra-marin de venir s’exprimer. Qu’ils vivent dans un territoire d’Outre-mer, dans l’Hexagone ou dans le monde."
Les Assises ne se terminent que dans 7 mois, c’est à ce moment que certaines décisions devraient être prise. À cette attente Annick Girardin répond : "J’ai par exemple ce matin pu me rendre sur le quartier de Saint-Paul et sur le Port. On a pu débattre d’un projet qui est porté depuis 10 ans. On voit bien que tout le monde n’arrive pas à se mettre d’accord, qu’il y a quelques freins."
C’est pourquoi la ministre leur a proposé une méthode, "pendant ces Assises on se pose, on regarde quels sont les freins et on apporte les réponses. Oui l’État sera aux côtés de ces porteurs de projets."
La ministre estime qu’il y a beaucoup de projets à La Réunion qui sont en attentes, "ils méritent qu’à un moment donné on se dise, on le fait, on ne le fait pas. Ça fait 10 ans qu’on le pense, est-ce qu’il faut le repenser ? Qu’est-ce qu’il faut qu’on fasse pour aller beaucoup plus vite ?"
Du côté de la continuité territoriale, l’État est de retour dans le financement du dispositif. Emmanuel Macron a signé un engagement de 200 000 billets pour l’ensemble des Outre-mer.
À ce sujet la ministre déclare : "200 000 billets c’est l’engagement du président de la République et il sera tenu. Je n’ai pas souhaité et il était d’accord avec moi qu’on le mette en application immédiatement. Parce que si on organise ces Assises, si on veut que ces ateliers aient du succès et qu’il y ait un véritable lien entre ce qu’il va se dire sur le territoire et les décisions qui seront prises, le minimum c’est d’attendre que ces ateliers se passent, que les projets se montent et qu’on puisse les soutenir."
Annick Girardin annonce que pour 2018 il y a déjà une première enveloppe supplémentaire de billets d’avion. "Que La Réunion que j’ai découvert, qui ose, qui innove, continue comme elle le fait et vous verrez qu’il y aura un certain nombre de billets qui sera au bénéfice de La Réunion."
Elle ajoute : "Aujourd’hui, La Réunion joue tout son rôle dans l’océan Indien en innovant, en allant à la rencontre de ses voisins, en apportant des réponses en concertation avec ses voisins. C’est ça les réponses de demain, c’est ça l’Outre-mer de demain."
À la sortie de leur entretien avec la ministre des Outre-mer qui parlait principalement des contrats aidés les maires de l’AMDR étaient très inquiets des annonces faites lors de la réunion.
À cela la ministre répond : "Je n’ai jamais dit que les contrats aidés se terminaient en 2019. J’ai évoqué avec les maires et les associations les CAE qui sont au nombre aujourd’hui à La Réunion de 13 800. L’an dernier ils étaient de 16 800, il y a effectivement une baisse qui avoisine les 18 %. En métropole la baisse est de plus de 32 %. L’Éducation nationale est prioritaire et les Outre-mer sont des priorités."
Annick Girardin ajoute : "Ce que j’ai aussi dit c’est ne pas attendre la fin du système, profitons des assises pour nous préparer et apporter des réponses à la fin de ces contrats aidés dès 2019. Je fais partie de ceux qui n’attendent pas que la catastrophe arrive mais de ceux qui veulent co-construire."
Au sujet des alternatives pour les personnes qui attendent des contrats aidés la ministre rétorque : "Il y a plusieurs sujets. Ceux qui sont bénéficiaires des contrats aidés, le gouvernement apporte une première réponse qui est la formation."
À travers les Assises de l’Outre-mer, la ministre souhaiterait que de vrais emplois soient créés. "La France a signé les objectifs de développement durable dans lequel il y a l’emploi. Je fais le pari de répondre à ces objectifs de développement durable, de baisser la pauvreté dans les territoires d’Outre-mer, d’arriver au taux zéro."
À propos des discussions autour des Allocations de logement, la ministre explique : "Il y a des confusions. Il a été question d’une baisse de 5 euros des aides au logement. Quand j’ai rencontré les acteurs du logement, j’ai plaidé pour que les Outre-mer ne soit pas touché par la réforme des aides au logement et ils ne seront pas touchés."
Dans le BTP aujourd’hui il y a 17 000 salariés contre 25 000 il y a 9 ans. Pour arrêter l’hémorragie la ministre qu’il faut travailler sur "les question de logement, sur les grands travaux, en développant aussi d’autres types d’activités sur le territoire, d’autres filières peut-être liées au BTP."
Annick Girardin ajoute : "L’État sera aux côtés de ceux qui on des propositions, des projets, ceux qui veulent avancer, ceux qui osent, qui innovent. Et pour l’instant ce que j’ai vu de La Réunion est véritablement positif et j’ai envie de dire que La Réunion est prête."
En ce qui concerne la crise requin, qui reste aujourd’hui un sujet extrêmement sensible à La Réunion, la ministre ne souhaite pas se prononcer avant d’avoir rencontrer les acteurs et d’avoir évoqué le sujet avec eux.
Elle déclare : "Je suis partante sur ces sujets, comme sur tous les autres, d’une transparence totale et c’est ce que je ferais."
La ministre ne tient pas à faire d’annonce sur les sujets sensibles qui touchent entre-autres La Réunion avant que les Assises de l’Outre-mer ne soient finies. Elle explique : "Si j’organise les Assises et que j’apporte l’ensemble des réponses avant ça n’a aucun sens. Je veux moi, co-construire avec les élus et les partenaires."
En revenant sur le sujet du développement durable, Annick Girardin déclare : "La Réunion est un territoire d’excellence, c’est le territoire français qui est le plus avancé dans la transition énergétique. "