Le Palash Hospital est accusé d’avoir vendu des bébés pour 100.000 roupies (1.350 euros). Des agents auraient convaincu des mères célibataires d’accoucher dans cette structure privée pour y laisser leur bébé.
La police de la ville de Gwalior, dans le centre de l’Inde, a ouvert une enquête sur cette affaire de trafic de bébés, après avoir été informée par un ex-employé de l’hôpital. Les enquêteurs auraient identifié cinq cas de bébés nés et vendus illégalement à des couples. Au cours de ces dernières années, quelque 700 naissances ont été enregistrées au Palash Hospital, selon le constat des enquêteurs. L’établissement privé est désormais fermé et deux responsables de l’établissement, dont le directeur Taposh Gupta ont été arrêtés.
Pour sa défense, lors de sa garde à vue, Taposh Gupta nie les faits et accuse son équipe. "Je ne suis au courant de rien. Mon manager est responsable de l’administration et j’apprends seulement maintenant qu’ils ont vendu un ou deux bébés il y a huit ou neuf mois", a-t-il plaidé. Il a avancé qu’il a adopté un des bébés nés à l’hôpital et aurait utilisé la voie légale.
Kumar Prateek, un haut responsable policier chargé de l’enquête, a indiqué que "Les agents recherchaient méticuleusement des femmes enceintes qui voulaient avorter, afin de les convaincre d’aller jusqu’à l’accouchement". "Il s’agissait de femmes célibataires, vulnérables. L’hôpital les a trompées, leur garantissant le secret en échange de ces naissances", a-t-il poursuivi. A noter que la société indienne n’accepte pas les mères célibataires.
Anoop Kamthan, responsable des services de santé de la ville, a indiqué qu’"A la différence du foeticide féminin et de l’avortement illégal, qui sont un problème majeur pour nous, les naissances à l’hôpital n’ont jamais éveillé de soupçons". Ce trafic "ne faisait pas de vagues car les femmes abandonnaient volontairement leur bébé".
Un couple qui a adopté via ce système après cinq ans de tentatives vaines de conception s’est exprimé sous couvert d’anonymat. "Nous avons effectué toutes les étapes pour adopter le nouveau-né. On nous a pris de l’argent sous prétexte de formalités, mais tout semblait clair", a-t-il témoigné dans des propos rapportés par La Depeche.