Les islamistes somaliens shebab, organisation terroriste sous la houlette d’Al-Qaïda, ont revendiqué être à l’origine des attentats qui ont secoué la capitale ougandaise dans la soirée de dimanche et qui ont fait plus de 74 morts.
Dimanche soir, deux explosions ont eu lieu au sud de Kampala dans un restaurant éthiopien, et à l’est dans le bar d’un club de rugby. Les bombes ont explosé au moment où des centaines de personnes s’étaient réunies pour regarder la finale de la Coupe du Monde, retransmise en direct dans divers restaurants et bars de la capitale ougandaise. Le bilan fait alors état de plus de 74 morts dont un américain, et plus d’une soixantaine de blessés. C’est l’attentat le plus meurtrier commis en Afrique de l’Est depuis les attaques suicides d’Al-Qaïda du 7 août 1998 contre les ambassades américaines de Nairobi et de Dar es-Salaam, qui avaient fait plus de 200 morts.
Cette attaque terroriste est à mettre sur le compte des islamistes somaliens shebab qui ont revendiqué formellement l’attentat. Les shebab entendent mettre en garde les ougandais de s’abstenir de toute action en Somalie. Il est à noter que l’Ouganda a été le premier pays à contribuer en mars 2007 à la force de l’Union africaine en Somalie forte de 6 000 hommes, burundais et ougandais. Cette armée a pour mission de protéger le très fragile gouvernement provisoire du président Sharif Cheikh Ahmed, élu début 2009. Les shebab, qui contrôlent 80 % de la Somalie, la qualifient toutefois de force d’occupation. « Nous poursuivrons les attaques s’ils continuent à tuer notre peuple. C’était une mesure défensive contre les Ougandais qui sont venus dans notre pays et ont tué notre peuple. C’était des représailles à leurs actions », souligne leur porte-parole Ali Mohamoud Rage.
Les shebab forment un mouvement islamiste radical qui s’est allié à Al-Qaïda et dont la création remonterait à 2006. Ces islamistes somaliens sont à l’origine des tribunaux islamiques qui ont dirigé brièvement la Somalie au deuxième semestre 2006 avant d’être chassés par l’armée éthiopienne. Si la majeure partie des dirigeants des tribunaux s’est enfuie en exil, la branche armée persiste.