Les Mauriciens sont nombreux à être tentés par l’émigration pour diverses raisons, dont les conditions économiques difficiles à Maurice, selon une étude menée par la presse locale.
De plus en plus de Mauriciens choisissent de partir s’installer à l’étranger, dans l’espoir de vivre une vie meilleure et trouver des emplois plus rémunérateurs. Ils décident de prendre la distance vis-à-vis de leur île natale, en raison des conditions économiques difficiles, observe Défimedia, qui a mené une vaste étude sur l’émigration mauricienne.
Avec un taux de chômage atteignant 8 %, soit l’équivalent de 46 800 chômeurs, l’île sœur est peu à peu délaissée par ses habitants en quête d’un avenir professionnel plus prometteur. « La France, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Italie, l’Australie, le Canada et depuis peu l’Irlande. Tous ces pays ont quelque chose en commun : Ils sont la deuxième patrie de la diaspora mauricienne », note le quotidien en ligne.
Pour autant, les Mauriciens sont nombreux à tenter leur chance en Outre-mer, sans trop s’éloigner de la terre de leurs ancêtres. « Dans le temps, c’était plutôt des chômeurs qui ont quitté l’île pour un job ailleurs et ils ont fini par s’implanter dans leur pays d’adoption. Aujourd’hui, nous voyons de jeunes gradués, fils ou filles des entrepreneurs réussis, qui veulent explorer la région. Fini le temps où on allait chercher un job ailleurs. Maintenant, on crée son propre emploi », décrypte l’économiste Frankie Tang, qui exerce comme consultant en investissement dans la région ultramarine.
« Il faut cesser de se concentrer dans nos limites géographiques. Aider et financer les entrepreneurs à s’installer au-delà de nos frontières sera bénéfique au pays à long terme, car ils vont créer des emplois pour d’autres compatriotes. Ils vont pouvoir produire et exporter vers Maurice. Ils vont pouvoir étendre leurs activités dans les grands pays de la région », poursuit l’économiste mauricien.
Avant d’ajouter : « Chaque année, nos institutions de promotion effectuent des ‘Road Shows’ dans les pays africains en quête d’investisseurs ou de marchés pour nos produits. Il nous faut maintenant penser à y envoyer nos meilleurs gradués dans différentes disciplines séjourner pendant un, deux, voire trois mois, afin qu’ils identifient des opportunités. Je suis sûr qu’ils rentreront avec pleins d’idées dans leurs valises ».
Le nombre de Mauriciens candidats à l’émigration ne cesse de s’agrandir depuis 2010 pour atteindre plus de 15 000, dont pour la plupart âgés de 21 ans et plus. « Il y a (…) un véritable engouement par les Mauriciens pour (le) programme (…) Mauritius Circular Migration Database (MCMD) », qui propose des offres d’emplois hors du territoire mauricien, constate Defimedia.
A titre d’exemple, quelque 70 ouvriers mauriciens émigreront bientôt en Italie, pour travailler notamment dans les secteurs de la pêche, le tourisme et l’agro-industrie. A part l’Italie, d’autres pays comme la France, le Canada, l’Irlande, le Qatar et les Émirats Arabes Unis figurent parmi les destinations ciblées. En vertu d’un accord franco-mauricien signé le 16 avril 2010, au moins 850 Mauriciens, professionnels et non professionnels, ont chaque année l’opportunité de travailler en France durant une période temporaire.
A l’heure actuelle, on dénombre environ 50 000 familles d’origine mauricienne au Royaume-Uni, qui comptabilise l’une des plus importantes diasporas mauriciennes dans le monde. L’île Maurice est aussi fortement représentée en Australie et au Canada, avec respectivement environ 60 000 familles.
D’une manière générale, les Mauriciens souhaitent émigrer pour des «
raisons professionnelles (travail ou études) ; politiques ou sécuritaires ; économiques (pour améliorer le niveau de vie) ; familiales (pour rejoindre un conjoint ou des enfants) ; fiscales (quand des personnes aisées visent à s’installer dans des pays avec un niveau d’imposition plus souple ou écologiques (par exemple quitter un climat trop sévère comme la sécheresse ou le froid) », détaille Defimedia.
Autre facteur qui entre en jeu dans l’émigration mauricienne serait la fuite des cerveaux. « En Afrique, les pays les plus affectés par la fuite des cerveaux sont Cap Vert, Gambie, et Maurice », conclut Defimedia.