François Hollande a accédé à la présidence de La France il y a un an. L’espoir suscité par son élection a été balayé par la désillusion des Français, toujours dans l’attente du "changement", promis par le candidat.
Un an après l’élection de François Hollande à la tête du pays, la population française ne décolère pas. Au regard des sondages, la joie provoquée par son élection a laissé place à la déception et au désenchantement. Mariage pour tous, rythmes scolaires et pacte de compétitivité... Des réformes ont été prises, d’autres sont en attente.
Après un an à l’Elysée, c’est un constat d’échec pour le président de la République qui est actuellement au plus bas dans les sondages. Il n’a pas réussi sur le plan "économique, de la croissance et dans le domaine du social", indique Yvan Combeau - politologue et professeur d’Histoire contemporaine.
François Hollande a fait une chute vertigineuse dans les enquêtes d’opinion. Au dernier sondage Ifop pour e JDD (publié le 20 avril 2013), il ne totalisait plus que 25% d’opinion favorable, enregistrant une chute de 6 points par rapport au mois de mars. François Hollande fait des insatisfaits même dans son camp. Selon ce même sondage, il ne fait plus que 64% de satisfaits parmi les sympathisants PS contre 77% au mois de mars.
Les Français attendent le "changement"
Comment expliquer une telle chute ? Selon Yvan Combeau, François Hollande n’a pas répondu aux attentes des Français. Il ajoute qu’il y a un écart entre les engagements pris lors de la campagne présidentielle et les réalisations du chef de l’Etat.
François Hollande avait promis le changement aux Français qui eux aussi étaient dans l’attente d’une politique différente de celle exercée par Nicolas Sarkozy. Mais la politique mise en place par François Hollande ne semble pas apporter les réponses attendues par les citoyens français. Il est donc sanctionné par la population qui voit son pouvoir d’achat baisser et doit faire face à un taux de chômage historique.
Certes, le chef de l’Etat et son équipe gouvernementale ont une marge de manoeuvre étriquée avec la crise économique qui s’enlise, mais ce qui manque davantage à François Hollande, c’est d’imposer son autorité.
Les voix discordantes émanant même de son gouvernement, l’affaire Cahuzac ou encore les questions de société soulevées lors de l’examen du projet de loi sur le mariage pour tous, ont fragilisé François Hollande qui, à trop vouloir paraître comme un "président normal", a oublié qu’il était avant tout un chef Etat.
Après un an de mandat, François Hollande qui s’est positionné comme un rassembleur durant la campagne électorale, doit faire face à la division de la France qui est au bord de l’explosion sociale.
Un "changement de cap" est nécessaire
Et maintenant ? Que peut faire François Hollande pour redresser le pays et faire évoluer l’opinion en sa faveur ? Un "changement de cap" est nécessaire, insiste Yvan Combeau. Une politique économique incitative pour faciliter l’implantation des entreprises et leur développement permettrait de relancer la croissance et le moral des Français par la même occasion.
François Hollande n’a "plus beaucoup de cartes à abattre" rappelle Yvan Combeau. Un remaniement ministériel est attendu, mais selon le politologue, le président de la République va "jouer sur le temps en espérant que les résultats économiques seront meilleurs".
Mais les municipales de 2014 seront décisives et François Hollande pourrait décider, à l’issue du scrutin, de resserrer l’équipe gouvernementale si le Parti socialiste perd ces élections. Les socialistes pourraient être sanctionnés dans les urnes par une population française désabusée.
Un an après son élection, c’est en quelque sorte un nouveau mandat qui s’ouvre aujourd’hui pour François Hollande qui a encore quatre ans pour montrer qu’il a la capacité de diriger la France et relancer la croissance.
Dans la vidéo jointe, l’interview du politologue et professeur d’Histoire contemporaine Yvan Combeau.