Dans son objectif de devenir “le deuxième importateur” d’hydrocarbures de l’île, la Coopérative CCIRPP a annoncé un accord trouvé avec une filiale du “géant pétrolier” Lukoil.
"On peut dire maintenant que oui nous serons le deuxième importateur d’hydrocarbures de l’île", annonce Didier Hoarau, responsable transport et logistique de la Coopérative carburants d’intérêt régional et de public privé (CCIRPP), au lendemain du communiqué diffusé par la Coopérative carburants d’intérêt régional et de public privé (CCIRPP). La Coopérative d’annoncer un rapprochement avec la société Litasco, filiale du "géant pétrolier" Lukoil.
Pour le responsable transport et logistique, c’est une grande avancée. "Nous sommes fiers d’être les premiers à casser ce monopole. Nous sommes là, épaulés par un géant du pétrole".
Mais, avant que les premières importations d’hydrocarbures soient réalisés dans l’île, il reste encore quelques étapes à franchir.
L’économiste Philippe Jean-Pierre analyse la faisabilité de ce projet d’importation d’hydrocarbures, porté par la coopérative CCIRPP.
"Nous avons encore notre business plan à mettre en marche. Commencer par amener nos propres stations mobiles. Nous serons présents sur le sol réunionnais d’ici 2017", poursuit Didier Hoarau.
Le communiqué précise les modalités de l’accord signé entre la Coopérative carburants d’intérêt régional et de public privé (CCIRPP) et le "géant pétrolier "russe Lukoil, via sa filiale, la société Litasco :
"L’accord permet à la CCIRPP d’obtenir le statut d’entrepositaire agréé, et de devenir deuxième importateur d’hydrocarbures et de produits annexes à la Réunion, avec une capacité d’approvisionnement sans limites et sans intermédiaires .
Selon cet accord, la CCIRPP sera chargée des formalités d’importation, de stockage et de la mise à la consommation des hydrocarbures de dernière génération et des produits annexes à la Réunion.
La CCIRPP bénéficiera de l’expertise, la logistique et de la puissance de ce major pétrolier."
Pour cela, la Coopérative mise sur l’installation de 25 stations-services mobiles pouvant stocker 10 000 litres de carburant, et qui sont équipées de deux pompes. Elles sont attendues pour janvier 2017. Et grâce auxquelles la CCIRPP promet des embauches.
La CCIRPP voit les choses en grand en revendiquant 50 % des cuves de la Société réunionnaise de produits pétroliers (SRPP). Une position qui s’appuie sur la jurisprudence qui impose un partage égal entre les importateurs.
Suite à cette annonce, Florian Cousineau, directeur général de la SRPP, a apporté des précisions. Il reste serein.
"Naturellement, la SRPP fournira des prestations de stockage si celles-ci sont demandées et pour autant que la CCIRPP satisfasse les conditions applicables à tout passeur. À ce jour, la SRPP n’a pas reçu de demande de stockage de la CCIRPP dans le cadre de ce nouveau partenariat."
Gérard Lebon, président du syndicat des gérants des stations-services de La Réunion, ne voit pas d’un bon oeil ce projet. Il en appelle à l’État pour protéger le modèle actuel de distribution du carburant.
"Nous avons un système qui protège l’emploi. Des salariés, des pompistes, des caissiers... soit 1 600 emplois. Nous pensons au syndicat que c’est un modèle intéressant pour l’île de la Réunion, car cela crée du lien social. Si l’État ne souhaite pas mettre bon ordre dans ce système administré, nous en tirerons les conclusions".