Les habitants de Calais se montrent sceptiques après le démantèlement de la Jungle. Selon eux, l’évacuation du camp de migrants n’empêchera pas une affluence des réfugiés.
Dans un reportage mené par un envoyé spécial de 20 Minutes, des habitants de Calais évoquent la situation de la post-évacuation de la Jungle. Parmi eux, Jean-Claude et Jean-Marie, deux retraités se sont connus dans les mêmes entreprises de Calais, aujourd’hui fermées, pour la plupart. Les deux hommes ont commencé par citer les premiers migrants venus s’installer à Calais : des Européens, des Tchèques et des Polonais. "Et les autorités du port les séparaient déjà, pour éviter les bagarres", se rappelle Jean-Claude. Jean-Marie a de son côté confié qu’ils se sentent enfermés avec la présence des barrières métalliques et murs imposants.
Jean-Claude a affirmé qu’il n’a jamais rencontré de problèmes avec les migrants. "Des gens qui volent, des crapules, il y en a certainement. Mais moi j’habite le long d’une voie qu’ils ont beaucoup empruntée, et on ne m’a jamais volé une salade", a confié cet ancien syndicaliste CFDT. De son côté, Claudette, une Calaisienne compatit avec les riverains vivant au bord du camp. Ces derniers sont contraints de supporter les fumées et le bruit des affrontements qui s’y produisent régulièrement, aux abords de la rocade portuaire. Elle est tout de même inquiète pour ses petits enfants, qui pourraient se trouver nez à nez face à des migrants "habitués à une certaine violence".
Sabine, quant à elle, craint de revivre "la situation d’avant" à l’époque où "les migrants se planquaient partout où ils pouvaient, dans des jardins, des squats…" Tous ces habitants de Calais sont convaincus que l’évacuation de la "Jungle" ne va pas tarir le flux des migrants. "Ça, c’est une discussion à mener entre les gouvernements", soupire Claudette.