À Saint-Etienne, le droit d’asile pour les SDF dans une église ne semble plus d’actualité. Depuis une dizaine d’années, le lieu saint accueillait les sans-abris contre l’avis des autorités.
Pour avoir fait l’objet de poursuites judiciaires, une église de Saint-Etienne est contrainte de cesser l’accueil des sans-abris entre ses murs, à partir du mardi 11 octobre. Cela faisait déjà une dizaine d’années que le père Riffard, en retraite, tenait une association d’aide aux démunis, contre l’avis des autorités. "C’est une décision que je ne cautionne pas, qui a été acceptée par l’évêque et le vicaire général sous la pression du procureur de la République et du préfet. Sinon, on risquait de perdre l’usage de nos locaux même en journée", explique le prêtre.
L’association Anticyclone "est un centre d’hébergement d’urgence qui a des dispositifs de sécurité, mais pas de porte coupe-feu comme on nous le reproche, entre autres. Nous plaçons le droit à ne pas dormir dehors au-dessus du code de la construction", a expliqué le père Riffard. Le procureur de la République à Saint-Etienne a confirmé être à l’origine de cette mesure. L’objectif était de "faire cesser une infraction qui dure déjà depuis trop longtemps".
Selon les informations communiquées par le père Riffard, quelque 70 personnes dorment actuellement dans une salle de l’église. Pour la plupart, ce sont de jeunes hommes originaires de l’Afrique de l’Ouest. D’après les statistiques, une trentaine auront un logement proposé par la préfecture et quinze autres une place à l’asile de nuit de la ville, comme rapporté par BFMTV. Cependant, 24 personnes, dont des déboutés du droit d’asile, n’auront aucune solution par rapport à leur accueil.
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