Christiane Taubira est restée relativement discrète depuis sa démission du ministère de la Justice. Mais à six mois du premier tour de l’élection présidentielle, son nom refait surface au sein de la gauche. L’ancienne ministre remplirait de nombreux critères aux yeux de certains socialistes. Des "manifestations" d’intérêt à son endroit qu’elle voit comme une "très grande inquiétude".
Face à l’impopularité de François Hollande, la gauche gouvernementale se cherche discrètement un candidat de remplacement, à l’instar de Ségolène Royal qui avait refusé de se voir "sacrifié". L’hypothèse d’une candidature de Christiane Taubira ancienne Garde des Sceaux semble de plus en plus plébiscitée par les élus socialistes.
Dans toute la gauche, la chasse au candidat idéal est lancée. Si se murmurent les noms de Manuel Valls ou de Ségolène Royal, une autre hypothèse commence à émerger : celle de Christiane Taubira. Des parlementaires proches de ses idées multiplient les "manifestations" d’intérêt à son endroit à l’occasion d’entretiens et de déjeuners, des rencontres "qui ne se font jamais à mon initiative", précise-t-elle au quotidien Libération. Toutefois, Christiane Taubira comprend qu’on puisse la chercher. "Ça exprime à la fois une très grande inquiétude et en même temps une attente, voire un désir", explique-t-elle. Selon Libération, plusieurs poids lourds de l’Assemblée nationale, ainsi que du PS, voit en elle la candidate idéale pour sauver la gauche. En tout cas, elle avait déjà annoncé un temps vouloir s’engager dans la campagne.
L’ancienne Garde des Sceaux opère actuellement un discret mais significatif retour vers le président. C’est dans cette logique qu’elle s’est affichée à ses côtés à l’Elysée, il y a deux semaines, pour commémorer les mineurs grévistes de 1948. Un retour confirmé vendredi dernier sur RTL, où Christiane Taubira a une nouvelle fois défendu François Hollande après que ses propos sur la "lâcheté des magistrats" ont suscité une vive polémique dans les milieux concernés. "Il faut éviter de confondre deux quinquennats qui n’ont strictement rien à voir ensemble", a-t-elle lancé à l’institution judiciaire. Son ralliement officiel est attendu fin décembre-début janvier. Concernant sa candidature à l’élection présidentielle de 2017, elle ne veut se prononcer. "La situation est pour l’instant illisible", estime-t-elle.