L’ancien président libérien Charles Taylor a été condamné, mercredi, à 50 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité par le Tribunal spécial sur la Sierra Leone (TSSL), aux Pays-Bas.
50 ans de prison sur les 80 ans requis, tel est le verdict final prononcé à l’encontre de l’ancien président libérien, Charles Taylor, ce mercredi 30 mai lors d’une audience publique devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye. La défense disposerait cependant de 14 jours pour faire appel de cette décision de la Cour.
« L’accusé est responsable d’avoir aidé et encouragé, ainsi que d’avoir planifié, certains des crimes les plus haineux de l’histoire de l’humanité », a formulé le juge samoan Richard Lussick à l’annonce du jugement.
Même si le tribunal a reconnu que Charles Taylor n’avait pas commandité ou planifié les crimes commis à l’époque, il reste convaincu du rôle « crucial » tenu par l’ancien chef de l’Etat dans ces exactions. Notamment en fournissant des armes et des munitions, ainsi que des médicaments et des vivres aux rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF). Tout cela, en échange de diamants rose.
Pour la Cour, la crise en Sierra Leone se serait achevée plus tôt si Charles Taylor, profitant de son statut de président, n’avait pas soutenu les rebelles. Une guerre civile qui avait fait plus de 120 000 morts et des milliers de mutilés entre 1991 et 2001.
Le 3 mai dernier, l’accusation avait requis une peine de 80 ans de prison contre lui mais la défense a estimé cette peine « disproportionnée et excessive ». La Cour a donc décidé de lui infliger une peine de 50 ans de réclusion. Une décision saluée aussitôt par l’ensemble de la communauté internationale qui encourage la lutte contre l’impunité des hauts dirigeants.
Charles Taylor, 64 ans, passera donc le restant de ses jours dans une prison de Grande-Bretagne. Il est le premier chef d’Etat africain ayant fait l’objet d’une condamnation par une juridiction internationale pour des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.