96 soldats yéménites ont été tués et 300 autres blessés lundi dans un attentat-suicide revendiqué par Al-Qaïda. Ce réseau extrémiste a déjà averti que des nouvelles attaques frapperont le Yémen très bientôt.
Des militaires étaient en pleine répétition pour la célébration du 22è anniversaire de la réunification du Yémen sur la place Sabiine à Sana, hier matin, lorsqu’un kamikaze habillé en soldat s’est fait exploser au milieu de leur parade. Selon une source hospitalière, l’explosion avait fait 96 morts et 300 blessés.
Les islamistes d’Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique (Aqpa), dans un communiqué, ont affirmé être à l’origine de ce massacre qui répondait aux attaques de l’armée yéménite dans le sud du pays, avec le soutien des Américains.
La nébuleuse terroriste avait perdu au total 147 hommes dans des combats l’ayant opposée à l’armée dans la province d’Abyane dernièrement.
Dans un communiqué publié sur des sites jihadistes, l’Aqpa s’est adressé " aux collaborateurs qui dirigent l’armée et les forces de sécurité au Yémen", leur rappelant que " la guerre américaine à Abyane, au cours de laquelle les avions américains et saoudiens tuent nos femmes et enfants ne peut avoir lieu alors que vous êtes en sécurité à Sanaa". "Nous nous vengerons", ont-ils prévenu.
Menacées de représailles, les autorités yéménites avaient pris toutes les dispositions nécessaires afin que les festivités de ce mardi, marquant le 22è anniversaire de l’unification du nord et du sud de Yémen, se déroulent en toute sécurité. Mais malgré un renforcement du nombre des agents déployés dans la capitale Sanaa, l’Aqpa avait réussi à envoyer un de ces éléments, déguisé en faux militaire, se fondre dans la parade.
Arrivé au pouvoir en février, le président Abd Rabbo Mansour Hadi a réaffirmé son engagement dans “la guerre contre le terrorisme (…) quels que soient les sacrifices”. L’armée yéménite s’est donc lancée dans une vaste offensive pour reprendre le contrôle de plusieurs villes de l’est et du sud du pays, tombées aux mains des islamistes depuis près d’un an. Des opérations qui traduisent, selon le réseau terroriste, l’ingérence des Américains dans leur pays.
L’explosion meurtrière de lundi matin, condamnée aussitôt par toutes les grandes instances internationales, n’est donc que le début d’une longue série d’attaques, avertit l’Aqpa.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a "fermement condamné" l’attaque en demandant à tous "au Yémen de rejeter l’utilisation de la violence sous toutes ses formes (...)".
Parallèlement, le président américain Barack Obama, a affirmé depuis la Maison Blanche, son soutien “au gouvernement yéménite pour tenter d’identifier les responsables locaux d’Al-Qaïda, leurs opérations et les stopper”. ”C’est important pour la sécurité des Etats-Unis, ainsi que pour la stabilité du Yémen et de sa région”, a-t-il fait valoir.
Source : Le Monde