Le 31 mars 2011, Mayotte deviendra officiellement le 101ème département français et le 5ème département d’Outre-Mer. Pour les membres de cette communauté installés à la Réunion, la départementalisation ne peut pas se faire sans eux. De nombreuses familles organisent actuellement le retour vers leur terre d’origine.
Cela fait vingt ans que Jary vit à la Réunion. D’origine mahoraise, cette mère de famille a choisi de quitter son île natale avec son conjoint de l’époque, afin de saisir de nouvelles opportunités et offrir à ses enfants une éducation solide. Même chose pour Mounecha. Arrivée dans le département en mars 97, elle s’est résolue à "sauter la mer", fuyant ainsi une certaine misère sociale.
Mais aujourd’hui, la donne a changé. L’île aux parfums va acquérir un nouveau statut : attendu depuis des décennies : celui de 101ème département français et 5ème département d’Outre-Mer. Cette transformation implique de profonds changements au niveau sociétal et culturel, notamment du point de vue de la laïcité (près de 90% de la population est en effet de confession musulmane).
Consciente des mutations à venir, la communauté mahoraise place de grands espoirs dans la départementalisation. En ouvrant un nouveau chapitre de leur histoire, les Mahorais aspirent à une meilleure vie. Le statut de département leur permettra de bénéficier de l’ensemble des dispositifs d’aide de l’Etat dans le domaine de la santé et de l’éducation.
Comme Jary et Mounecha, nombre de Mahorais envisagent ou préparent actuellement leur retour à Mayotte. La départementalisation accélère le retour au pays : près d’un tiers des Mahorais se dit prêt à rejoindre l’île aux parfums pour construire l’avenir. Ils seraient 10 000 Réunionnais à être repartis sur une communauté qui compte 30 000 personnes.