Pour ce dernier numéro de la seconde saison, l’émission « Questions d’actu , en direct après le journal télévisé de 19 heures, se penchera sur l’histoire de Sitarane. Un siècle après la disparition du sorcier, le mythe et les croyances sont toujours bien vivantes dans les mémoires et les pratiques des Réunionnais. Dès maintenant, envoyez vos témoignages et posez vos questions via SMS au 3030.
Né dans une famille de sorciers au Mozambique, Simicoudza Simicourba, dit Sitarane, est arrivé sur les terres réunionnaises à l’âge de 30 ans en 1889. Il travaille d’abord sur les terres de Mr Morange à Saint-Benoît, enregistré sous le matricule N°10 89 58. Quelques années plus tard, il délaisse son emploi et rentre dans la clandestinité. Avec la complicité de Pierre-Elie Calendrin (dit Saint-Ange) un maître de magie noire et Emmanuel Fontaine un malfaiteur et voleur invétéré, Sitarane va alors commettre une série de méfaits, allant des larcins et cambriolages audacieux aux pires atrocités. La bande de Sitarane, auquel une dizaine de « disciples » s’est joint, n’hésite pas à tuer, égorgeant les personnes dans leur sommeil. Plus terrifiant encore, l’Histoire dit que Sitarane et ses comparses buvaient le sang de leurs victimes et les torturaient pour assouvir les pratiques occultes de Calendrin. Les crimes se multipliant, une vague de psychose s’installe sur l’île. Le mode d’opération des voleurs reste mystérieux, voire surnaturel.
Jusqu’à leur arrestation en 1909, le trio infernal sème la peur à Saint-Pierre. Lors de leur procès en 1910, Calendrin nie l’ensemble des accusations. Mais il est condamné à mort, ainsi que Sitarane et Fontaine. Mais plus étrange encore, après le pourvoi en cassation, le président de la République lui-même décide de gracier Saint-Ange, alors que ses deux complices sont condamnés à la peine capitale et guillotinés. Depuis, le nom et le personnage de Sitarane sont entrés dans la postérité, alors que Saint-Ange et Fontaine sombrent davantage dans l’oubli.
En 2011 , soit un siècle après la mort du sorcier exécuté en 1911, la tombe de Sitarane dans le cimetière marin de Saint-Pierre fait l’objet de rites et d’un culte particulier. Bougies, fleurs mais aussi cigarettes et bouteilles de rhum sont déposées comme offrandes à celui à qui on confère de multiples et puissants pouvoirs. Des pouvoirs invoqués dans des pratiques de magie noire ou pour aider à des entreprises criminelles, comme des hold-up ou détournement d’héritage. D’autres invoquent Sitarane pour sa protection et estiment que Saint-Ange était le véritable cerveau de la bande.
Entre peur et adulation, Sitarane fascine encore et toujours au fil des générations. Profondément ancrée dans l’histoire locale, la légende du sorcier a fait l’objet de nombreuses études. Quelles sont les rites pratiqués autour de Sitarane ? Quel regard porte les descendants des victimes sur le passé ? Comment expliquer le véritable culte voué à Sitarane 100 ans après sa mort ? Qui était-il vraiment ? En direct sur le plateau de « Questions d’actu », Laurence Françoise entourée de deux historiens reviendra sur « l’affaire Sitarane » ou « l’affaire des buveurs de sang ». Participez vous aussi à l’émission en envoyant vos questions et réactions au 3030.
La parole est maintenant à vous : Qu’évoque pour vous l’histoire de Sitarane ? Pour quelles raisons, selon vous, Sitarane a t-il accédé à cette postérité ?
Ce débat se veut avant tout interactif et l’objectif est de donner la parole au plus grand nombre. Participez vous aussi au débat en envoyant vos réactions et vos questions par SMS au 3030. Envoyez vos questions par SMS au 3030, tapez actu avant la question.
Mardi soir, après le journal télévisé, le documentaire-fiction « Sitarane, le valet de pique », réalisé par William Caly sera diffusé sur Antenne Réunion, à l’occasion du centenaire de la mort de Sitarane.