Aujourd’hui, l’ancien premier ministre gabonais, Jean Eyeghe Ndong, a assuré sur RFI que l’envoi " de valises d’argent entre le Gabon et la France était une pratique courante ". Il a aussi confirmé des versements de « fonds occultes » à destination de l’ex-patron du FN, Jean-Marie Le Pen.
"J’en ai entendu parler comme beaucoup mais je n’en ai pas vu personnellement. Mais je sais qu’il a été question de valises d’argent entre le Gabon et la France. C’était une pratique courante, entre le président de la République gabonaise et certaines autorités françaises", déclare Jean Eyeghe Ndong, lors d’une interview à la radio RFI ce mercredi.
L’ex-premier ministre gabonais accuse aussi Jean-Marie Le Pen d’avoir bénéficié des largesses du président gabonais Omar Bongo. "Il (Omar Bongo, ndlr) m’a dit un jour qu’il a eu quelques gentillesses avec le président de l’extrême droite française (Jean-Marie Le Pen). Il me l’a confirmé (...) en disant ‘ce Monsieur, pourtant il est raciste mais il n’empêche que je lui ai fait cette gentillesse des valises d’argent’ ", confie Jean Eyeghe Ndong. Selon cet ancien chef du gouvernement gabonais, qui est aujourd’hui dans le camp de l’opposition, " il serait étonnant que ces pratiques aient cessé ". A noter que Jean Eyeghe Ndong était Premier ministre du Gabon de 2006 à 2009.
Ces révélations font suite aux déclarations choc de Robert Bourgi, ancien conseiller de l’ombre de l’Elysée, qui a accusé Jacques Chirac, Dominique de Villepin et Jean-Marie Le Pen d’avoir reçu des mallettes bourrées de billets de la part des chefs d’Etat africains. Toutes les personnalités mises en cause dans cette affaire de fonds occultes ont démenti, mais une enquête a été ouverte le 13 septembre dernier pour faire la lumière sur ce dossier peu clair.