L’administration fiscale refuse de délivrer l’état 211 bis à l’ancienne première dame malgache Lalao Ravalomanana alors que cette pièce, justifiant sa solvabilité, doit figurer dans son dossier de candidature.
La constitution du dossier de candidature de cette candidate de la mouvance Ravalomanana se trouve en ce moment confrontée "au refus de l’Administration fiscale de délivrer une pièce importante, qui est l’état 211 Bis".
Tout candidat souhaitant se présenter à la présidentielle malgache se doit de fournir à la Cour électorale spéciale (CES)
l’état 211 bis, une pièce qui justifie que le sujet est en règle vis-à-vis des services d’impôts. Or,
l’empire Tiko, fondé par l’ancien président malgache Marc Ravalomanana, n’est pas encore en mesure de s’acquitter de ses charges fiscales suite au pillage dont il a été victime le 26 janvier 2009. C’est là que les choses se compliquent pour l’ancienne première dame Lalao Ravalomanana
qui a été choisie par ses paires pour représenter leur mouvance à la course présidentielle alors qu’elle est la représentante légale du groupe agroalimentaire en question.
Le Fisc refuse de lui donner cette pièce, rapporte Midi Madagasikara qui souligne que selon la date fixée depuis l’Afrique du sud où son mari est exilé, Lalao Ravalomanana est prévue déposer son dossier de candidature ce jour auprès de la CES. Logiquement, sans cette fameuse pièce, le dossier de l’intéressée devrait être irrecevable. Le quotidien malgache de rappeler ainsi les recommandations faites par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine concernant justement ce sujet
.
A l’ouverture de sa 368è réunion, le 22 avril dernier, cet organe a exhorté les institutions de la transition, y compris la CES, de « s’abstenir s’agissant du traitement de la question de la recevabilité des candidatures et dans l’esprit de la réconciliation nationale, de l’apaisement et de la promotion de la démocratie, de toute action ou décision qui pourrait saper le processus électoral et empêcher une participation large des acteurs politiques aux prochaines élections ».
De ce fait, si cette pièce est manquante dans le dossier de Lalao Ravalomanana, un accord politique devrait permettre la validation de sa candidature. Pour l’heure, la presse malgache n’est pas en mesure d’affirmer si l’intéressée a pu finalement obtenir cette pièce maîtresse ou, dans un tout autre scénario, un accord a été trouvé avec la CES pour lui donner la chance de prétendre réellement au fauteuil présidentiel.
Cette nouvelle donne a surpris plus d’un, notamment ceux de la mouvance Ravalomanana. Jusqu’ici, les opinions se focalisaient en effet sur la fameuse loi de la « présence physique » en terre malgache durant les 6 mois précédant la date du scrutin, pour chaque candidat. A ce titre, les proches de Lalao Ravalomanana estiment que celle-ci a bel et bien rempli cette condition étant donné qu’elle était déjà venue au pays en juillet 2012 avant d’être
« refoulée manu militari » à l’aéroport international d’Ivato.
Ce problème avec le service des impôts constitue ainsi une pierre d’achoppement qui pourrait saper une fois de plus l’ambition politique de cette mouvance de l’ancien président.