Site de reproduction pour oiseaux et tortues, station météorologique stratégique pour l’Océan Indien ou encore zone de pêche exclusive. Tromelin est une île aux ressources insoupçonnées.
Cette île perdue dans l’Océan Indien regorge de trésors. Tromelin est un sanctuaire de reproduction pour les Fous masqués ou Fous à pieds rouges, deux espèces d’oiseaux qui peuplent le caillou.
"Ces oiseaux sont des oiseaux marins qui passent toute leur vie en mer. Ils ont une contrainte : ils sont obligés de retourner à terre pour se reproduire. C’est pour ça qu’ils reviennent sur Tromelin", explique Cédric Marteau - directeur de la conservation du patrimoine naturel des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises).
Un millier de femelles tortues y viennent chaque année pour les mêmes raisons, mais la loi de la nature est souvent cruelle. A peine sortie de leur coquille, les bébés tortues peinent à rejoindre la mer.
Tortues et oiseaux, deux mets qui ont permis à 80 esclaves de survivre pendant 15 ans. Le 31 juillet 1761, l’Utile - un bateau de la Compagnie des Indes - s’échoue sur le caillou, alors appelé l’île des Sables. Une partie de l’équipage parvient à s’échapper sur un radeau de fortune alors que les autres naufragés s’abritent avec le reste du navire échoué. 15 ans plus tard, 7 femmes et un bébé de huit mois sont les seuls survivants. Ils sont secourus par le Chevalier de Tromelin qui donnera son nom à l’île.
Depuis cet épisode tragique, Tromelin reste encore aujourd’hui difficile d’accès par la mer. Malgré l’apparence paradisiaque, les vents soufflent violemment dans cette zone. Depuis 1954, Météo France s’en sert comme indication pour la zone.
"De part sa position, au nord de La Réunion, elle est sur la route des cyclones. C’est à dire qu’un cyclone qui passe à proximité immédiate de Tromelin, c’est à priori un cyclone qui va menacer La Réunion dans les jours qui viennent. La trajectoire classique des cyclones c’est une descente vers le sud", indique Emmanuel Cloppet - directeur de Météo France Réunion.
Aujourd’hui, la station est automatisée. Une dizaine de personnes se relaient chaque mois pour entretenir le site de trois bâtiments. Un site stratégique car si l’île ne fait qu’1 km2, la zone économique exclusive qui l’entoure en fait 280.000. Ce qui représente une étendue gigantesque, intéressante notamment pour la pêche. Malgré la présence du drapeau français, l’île Maurice revendique sa souveraineté.