Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Nicolas Sarkozy ont plaidé pour des sanctions rapides et fortes contre l’Iran, suspecté de vouloir se doter de l’arme nucléaire, lors d’une visite à à Paris du dirigeant israélien pour l’adhésion de son pays à l’OCDE.
PARIS (AFP) - Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Nicolas Sarkozy ont plaidé pour des sanctions rapides et fortes contre l’Iran, suspecté de vouloir se doter de l’arme nucléaire, lors d’une visite à à Paris du dirigeant israélien pour l’adhésion de son pays à l’OCDE.
Benjamin Netanyahu faisait étape à Paris sur la route d’Ottawa puis Washington, où il sera reçu mardi par le président américain Barack Obama.
Le président Sarkozy a redit à son hôte "que la priorité, c’était l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité la plus forte possible", a fait savoir la présidence française.
"On y travaille actuellement en concertation étroite avec tous nos partenaires et il est essentiel que toute la communauté internationale envoie un message de fermeté", a ajouté M. Sarkozy, cité par ses services.
"Les principales puissances, Etats-Unis et France notamment, savent combien les armes nucléaires sont un danger pour la paix du monde, pas seulement pour la paix au Proche-Orient, pas seulement pour mon pays", a dit de son côté le Premier ministre israélien.
Mais Benjamin Netanyahu venait surtout enregistrer une victoire diplomatique pour Israël, avec son admission au sein de l’OCDE, le club des pays les plus développés. Celle-ci, officialisée jeudi par les instances de l’organisation, représente pour l’Etat juif l’aboutissement de 16 ans d’efforts.
Les Palestiniens ont vivement protesté ces derniers jours contre cette adhésion d’"un Etat occupant qui viole quotidiennement les droits de l’Homme et le droit international", selon eux.
"L ?un des défis actuels est aussi de développer la situation économique des Palestiniens et de nos voisins (...). Cela ne se substitue pas à la paix politique, mais cela pourrait grandement l ?aider", a répondu jeudi le Premier ministre israélien, dans un entretien au quotidien français le Figaro.
"Cette adhésion ouvre notre organisation (l’OCDE) sur le Moyen-Orient, où elle ne comptait pas de membres. Cette ouverture pourrait être suivie par d’autres", a assuré de son côté Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française.
Pour M. Netanyahu, le feu vert de l’OCDE ouvre de nouvelles sources de capital pour Israël, passé ainsi du statut d’économie émergente à celui d’économie développée. Israël rejoint l’organisation en même temps que l’Estonie et la Slovénie. Elle comptera alors 34 membres.
"L’adhésion à l’OCDE montre les capacités d’Israël à faire prévaloir ses vues, en dépit d’une évolution générale hostile à sa politique (rapport Goldstone, bras de fer avec l’administration Obama...)", a estimé Denis Bauchard, spécialiste du Moyen-Orient à l’Institut français des relations internationales (IFRI).
Après Paris, Benjamin Netanyahu doit se rendre à Washington. Cette invitation de Barack Obama est interprétée comme une tentative d’apaiser les relations entre les Etats-Unis et Israël, qui ont récemment traversé une grave crise de confiance provoquée par la poursuite de la colonisation juive à Jérusalem-Est annexée.
Depuis, le climat s’est quelque peu détendu, notamment après l’annonce des pourparlers de paix israélo-palestiniens, dits "de proximité", sous l’égide des Etats-Unis.
Benjamin Netanyahu a ainsi défini "les deux éléments critiques" pour parvenir à la paix, alors que le processus est gelé depuis décembre 2008 après l’offensive israélienne contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.
"Le premier est qu ?un partenaire palestinien accepte la reconnaissance de l ?État juif (...). Ce qui signifie la fin des revendications ultérieures et que la question des réfugiés palestiniens soit résolue en dehors des frontières d ?Israël", a-t-il indiqué au Figaro. "Le second est que cet État palestinien soit démilitarisé", a-t-il ajouté.