Les propos de Laurent Wauquiez sur "les dérives de l’assistanat" ont suscité une vive polémique. La raison : le Ministre des affaires européennes veut faire travailler les bénéficiaires du RSA en échange du soutien financier apporté par l’Etat. Pour le membre du gouvernement qui défend son projet bec et ongles, les allocations sont un droit mais elles impliquent également des devoirs.
"L’assistanat est le cancer de la société française. Il n’encourage pas les gens à reprendre un travail et décourage ceux qui travaillent". Ces propos tenus dimanche 8 avril par le Ministre des affaires européennes lors de l’émission BFMTV 2012-Le Point-RMC ont provoqué un tollé au sein de la classe politique française.
Laurent Wauquiez souhaite plafonner les revenus des bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active en cas de cumul d’allocations à 75% du SMIC. Il souhaite par ailleurs que ces allocataires effectuent des heures de "travail social" (nettoyage, soutien dans les écoles, environnement). Une mesure vivement critiquée par l’opposition qui dénonce l’attitude populiste de Laurent Wauquiez.
Cette proposition de loi très controversée devrait être déposée dans les dix jours à l’Assemblée Nationale par la Droite Sociale. Le texte soumis au vote des députés prévoit dans sa forme initiale que les bénéficiaires du RSA assurent cinq heures de travail par semaine en contre-partie des aides qu’ils perçoivent de l’Etat.
En parallèle de ce dispositif, Laurent Wauquiez souhaite la mise en place d’une nouvelle mesure pour les étrangers qui accèdent eux aussi aux allocations. Le Ministre des affaires européennes défend ainsi l’idée d’une durée minimale de travail (cinq ans) pour les résidents de nationalité étrangère, afin de les mettre "face à leurs droits et leurs devoirs". Le représentant de l’Etat a dans l’idée de faire appliquer cette mesure avant la présidentielle 2012. Nul doute que ce dossier brûlant sera au coeur de la prochaine campagne électorale en France.