Les salariés du Quotidien, dont la quasi-totalité des journalistes, ont entamé aujourd’hui leur deuxième semaine de grève portant sur des revendications salariales, mouvement qui a entraîné la non-parution du journal depuis mardi dernier.
Malgré plusieurs rencontres la semaine dernière entre la direction du journal et une délégation de l’intersyndicale SNJ-CFDT-CGTR-CGC, aucun accord n’a pu être trouvé, les deux parties campant sur leurs positions.
Les grévistes dont la grande majorité des 75 journalistes de la rédaction et plus de la moitié des employés de la publicité réclament une hausse de 150 euros par mois pour les bas salaires et une prime de 1.300 euros par an pour les autres salariés, soit un coût total de l’ordre de 200.000 euros pour la société d’édition SAS Le Quotidien.
Ils ont été rejoints en fin de semaine par des salariés de la société de distribution Run Presse qui revendiquent également une hausse de salaire et une amélioration de leurs conditions de travail.
"Nous estimons que la société a les moyens de redistribuer 200.000 euros en réalisant des économies sur des factures internes au groupe et en diminuant la masse des plus hauts salaires dont deux au moins manquent de transparence", a déclaré Yannick Bernardeau, délégué SNJ et porte-parole de l’intersyndicale.
De son côté, la direction, opposée à toute hausse de salaire, propose une prime annuelle de 50 à 150 euros pour les salaires jusqu’à 1,4 Smic, selon l’intersyndicale, qui a chiffré l’enveloppe à 6.750 euros annuels. Sollicitée à plusieurs reprises par la presse depuis le début du conflit, la direction du journal a refusé de s’exprimer.
Au cours du week-end et lundi, les grévistes ont distribué des tracts dans toute l’île et tenu une conférence de presse au siège du journal pour rappeler leurs revendications. Ils ont sollicité lundi une médiation de la direction départementale du travail.
Le Quotidien de la Réunion, fondé en 1976, est le plus fort tirage (30 000 exemplaires) de la presse quotidienne réunionnaise qui compte deux autres titres, le Journal de l’île et Témoignages. La dernière non-parution du journal remonte à 1982.
Avec Le Monde