Ce lundi à 14 heures, une table est ronde est organisée à la mairie de Saint-Paul. A l’ordre du jour : le risque requins. Le principe de précaution qui a provoqué des fermetures successives sur les plages de l’Ouest a sérieusement nuit aux affaires des commerçants Saint-Gillois. Après avoir tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme, ces professionnels espèrent obtenir des réponses.
Alors qu’une attaque de requin est recensée en moyenne par an, pas moins de quatre se sont déjà produites depuis le début de l’année 2011. Un chiffre inédit depuis de nombreuses années qui suscitent de nombreuses interrogations. Grand Fond, Ti Boucan, Roches Noires, Brisants : les quatre endroits où se sont localisées ces attaques sont rattachés à la commune de Saint-Paul. Avec ces multiples attaques et les nombreux signalements de squales, la peur s’est installée sur les plages de l’Ouest et la fréquentation est en baisse.
Une désaffection qui a des conséquences économiques importantes pour les commerçants du secteur. Les successives fermetures de plage et drapeaux rouges ont nuit considérablement aux affaires et les professionnels, qui craignent l’asphyxie, ont tiré la sonnette d’alarme. La table ronde prévue ce lundi après-midi à la mairie de Saint-Paul vise à trouver des solutions pérennes face à ce risque requin qui inquiète.
Membres de la municipalité avec la députée maire Huguette Bello, Maîtres Nageurs Sauveteurs, professionnels du tourisme, sont invités pour faire le point sur cette situation qui ne peut plus durer. Mise en place de panneaux, de filets, prélèvements de requins ? L’objectif est de réfléchir à des moyens à mettre en oeuvre pour rendre plus sécurisé les sites de l’Ouest sans nuire à l’éco-système.
Pour Michaël Rard, président de l’Observatoire Marin de la Réunion, convié à cette table ronde une certaine prudence de la part des surfeurs serait la première étape pour garantir davantage de sécurité. "Il faudrait peut-être commencer par faire réellement respecter les drapeaux rouges" , avance t-il. D’autre part, certains dispositifs qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs comme le système diffusant des légères décharges électriques dans l’eau, très utilisé par les surfeurs australiens, permettrait de réduire le risque sans abîmer l’environnement. Il attend de cette réunion un état des lieux de la situation et des propositions.
Beaucoup de commerçants attendent des décisions concrètes et immédiates face à cette situation, mais est-ce que des solutions seront trouvées à l’issue de cette réunion ?
Les différentes attaques recensées en 2011 :
19 février : Un touriste Marseillais a subi l’assaut d’un squale, alors qu’il surfait sur le site de Grand Fond. Sain et sauf, l’homme a du être amputé d’une de ses jambes.
15 juin : Eddy Auber, un surfeur habitué du spot de Ti Boucan originaire de Saint-Paul, avait été mortellement mordu par plusieurs squales et était décédé sur place.
6 juillet : Arnaud Dussel, jeune surfeur de 16 ans doit sa survie à sa planche. Pris pour cible par un squale au large des Roches Noires, l’adolescent s’en est tiré avec une belle frayeur et quelques égratignures.
15 juillet : Aux alentours de 17 heures, Yann a été pris pour cible par un requin alors qu’il s’adonnait à la pratique du waveski au large de la plage des Brisants. Grâce à ses bons réflexes, le jeune homme de 33 ans s’en est sorti sans aucune blessure.