Son concurrent, le Mexicain Agustin Carstens, indique que la française s’avèrera être une dirigeante « très compétente ». Le grand patron de Banxico, la Banque du Mexique, tient à lui envoyer ses « meilleurs vœux »et « son soutien ». Il a aussi appelé la nouvelle directrice du Fonds Monétaire International « à faire des progrès significatifs pour consolider la gouvernance de l’institution et assurer sa légitimité, sa cohésion et son efficacité ».
La première femme à la tête de cette grande institution est congratulée par José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne : « Par cette nomination qui fait de vous la première femme à la tête de cette institution, le Fonds monétaire international a fait un excellent choix, celui de l’expertise, de l’expérience et du talent », a-t-il déclaré.
Le président de la Banque Mondiale, l’américain Robert Zoellick, explique avoir eu « le grand plaisir de travailler avec Mme Lagarde en tant que ministre française de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, et en tant que présidente du G20 finances ». L’homme continue ses éloges envers la Française en affirmant : « Partout où elle a travaillé, elle a eu une voix et une influence fortes ». R. Zoellick conclut par le fait qu’il est impatient de « collaborer étroitement avec elle et avec le FMI sous sa direction ».
George Osborne, le ministre britannique des Finances, assure que la nomination de Christine Lagarde s’agit d’« une bonne nouvelle pour l’économie globale et pour la Grande-Bretagne ». Pour lui, la nouvelle présidente du FMI « est la personne la plus qualifiée pour le poste, et c’est la raison pour laquelle la Grande-Bretagne a été l’un des premiers pays à proposer son nom. Elle a prouvé qu’elle détenait l’expérience, la vision et le savoir-faire diplomatique nécessaires pour que le FMI réponde aux défis auxquels il est confronté ».
En Allemagne, même son de cloche, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble dit tout simplement : « Je me réjouis pour Madame Lagarde. C’est un excellent choix ».
En France, L’Elysée a rapidement réagi suite à l’annonce de la nomination de Christine Lagarde à la direction du Fonds monétaire internationale. La présidence parle de « victoire pour la France », et dans un communiqué officiel, on peut lire : « La présidence française se réjouit qu’une femme accède à cette importante responsabilité internationale ». On apprend également que Nicolas Sarkozy a félicité directement sa compatriote au téléphone.
Bernard Accoyer, le président UMP de l’Assemblée nationale a lui aussi félicité la nouvelle directrice du FMI : « Christine Lagarde possède toutes les qualités pour diriger cette institution, à ce moment précis de l’Histoire où l’économie mondiale sort d’une crise sans précédent. Ses multiples compétences, son expérience et sa vision du monde constitueront autant d’atouts pour mener à bien sa mission à la tête du FMI ».
Pour le Medef, cette désignation représente « une chance pour l’économie du monde ». La présidente de la principale organisation patronale, Laurence Parisot a remercié Christine Lagarde « pour son engagement de tous les instants auprès des entreprises de France en tant que ministre de l’Economie ».
Dans un communiqué, la gauche est beaucoup moins enthousiaste. Jean-Luc Mélenchon, le co-président du Parti de gauche, a déclaré sans langue de bois : « Christine Lagarde vient d’être nommée à la tête de l’une des principales institutions du système financier qui opprime les peuples. Il n’y a aucune raison pour la France d’en être fière ».
Sur les ondes de RFI, le député PS de l’Isère, André Vallini, confie qu’ « en tant que socialiste », il doute fort que Christine Lagarde « mène une politique aussi audacieuse, aussi volontariste, aussi régulatrice, que ne le souhaitent les socialistes ou qu’avait pu commencer à le faire Dominique Strauss-Kahn ».
Quant à Christine Lagarde, elle a affirmé sur le plateau du Journal Télévisé de TF1 que sa nomination constituait une victoire pour les femmes : « Il n’y avait pas une seule femme au sein du conseil d’administration lorsque j’ai présenté ma candidature », a t-elle expliqué. « Le FMI a été au service de ses 187 pays membres pendant la crise économique, mon objectif est de continuer dans cette voie avec la même détermination et le même engagement ».