A l’occasion de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions ce vendredi 10 mai, plusieurs animations et conférences sont prévues sur le territoire.
Bruno Maillard, chercheur et docteur en histoire organise une conférence ce vendredi 10 mai à l’occasion de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Auteur du livre "La vie des esclaves en prison", il parle de son ouvrage au micro d’Antenne Réunion.
"J’ai tout simplement choisi ce sujet parce qu’il n’a jamais été abordé, le traitement des esclaves dans une institution publique, hôpital, lazaret ou dans ce cas, la prison. Ce livre met bien en évidence comment le traitement infligé aux esclaves dans les habitation des maîtres se répercute dans un espace carcérale. Voir même pire car il va y avoir des modes de coercition sur les esclaves illustrés par une aquarelle de Jean-Baptiste Dumas avec la mise en chaîne de ces hommes et ces femmes esclavisés."
Une rencontre avec l’auteur et chercheur qui a pris place au Calbanons de la Cafrine dans le quartier de Grand Bois à Saint-Pierre.
"Ces Calbanons de la Cafrine sont l’héritage des grandes habitations esclavagistes du sud de La Réunion. Post-esclavagiste aussi, c’est ici qu’on vécu les engagés qui sont arrivés d’Afrique et d’Inde. Ils témoignent bien de l’extrême dénuement dans lesquels ses hommes et femmes étaient logés et entretenus théoriquement par le propriétaire. Un espace de cloisonnement extrêmement restreint puisque cela faisait partie des sociétés esclavagistes. Réduire l’espace de l’esclave en dehors du travail pour le contrôler et être sur qu’il ne s’évade pas."
Dans cet ouvrage Bruno Maillard met en lumière de nombreux parcours de vie. "Le parcours d’hommes et de femmes incarcérées, ici pour un vol de maïs, là pour un marnage de trois ou quatre mois."
"J’ai essayé de reconstituer leur parcours dans la prison avec toutes les tactiques individuelles et collectives qu’ils ont développé pour conserver leurs droits fondamentaux, leurs intégrité physique et morale, leur dignité, leur identité. Parfois certains vont reprendre leur liberté, vont s’évader de la prison et vont marronner parce que le marronnage faisait partie de la reprise de liberté des esclaves."