Quand les orteils sont touchés à l’aveugle, vous avez du mal à les discerner. Les scientifiques viennent d’apporter une explication sur ce problème d’identification, en corrélation directe avec le cerveau.
L’expérience : toucher les doigts de pieds à l’aveugle
Si vous n’avez pas encore effectué cette expérience, vous pourrez dès à présent le faire. Il vous suffit pour cela de fermer les yeux et de demander à quelqu’un de toucher vos orteils. Il est fort possible que vous ne puissiez pas identifier clairement lequel de vos doigts de pieds a été touché.
Ce phénomène commun s’appelle en fait l’agnosie, ou l’incapacité du cerveau à reconnaître ses propres stimuli. Cet état qui a été observé chez les personnes atteintes de maladies neurologiques et psychiatriques, a également été visible chez des personnes en parfaite santé.
Ce sont les scientifiques de l’université d’Oxford, en Grande-Bretagne, qui sont à l’origine de cette étude. Ils ont exercé une simple pression sur les orteils de 20 participants qui fermaient les yeux. Chaque orteil a été stimulé 30 fois de manière aléatoire. Les cobayes devaient identifier lequel de leur doigt de pied avait été touché. Le taux de reconnaissance a atteint 94% pour le gros et le petit orteil, 57% pour le 2e, 60% pour le 3e et 79% pour le 4e.
Explications et solutions
Les scientifiques expliquent ce manque de réaction du cerveau par le fait que nos pieds sont moins sollicités par rapport à nos mains. "Nous suggérons que le cerveau, au lieu de sentir chaque orteil séparément, voit cinq blocs différents, mais les limites de ces blocs ne correspondent pas aux espaces compris entre les orteils", explique Nela Cicmil, la principale auteure de l’étude. Le gros orteil correspondrait donc à deux blocs, ce qui entraîne un trouble de notre perception.
Afin de réparer ce phénomène, les scientifiques préconisent de faire travailler ses pieds. "Des études précédentes ont montré que l’usage des pieds pour des tâches sensorimotrices fines améliorait l’identification par le toucher. Cela montre que le système nerveux peut modifier son organisation en fonction des apprentissages et de l’expérience" expliquent les auteurs.