D’après les conclusions de deux études publiées ce vendredi 15 mai, l’utilisation de l’hydroxychloroquine pour traiter les malades de la Covid-19 ne serait pas efficace. La première étude a été menée par des chercheurs français et la seconde par une équipe chinoise.
Le controversé professeur Didier Raoult prônait l’usage de l’hydroxychloroquine chez des patients en début de la maladie Covid-19, associé à un antibiotique, l’azithromycine. Après des expériences, à résultats positifs, réalisées dans sa clinique à Marseille, l’infectiologue est convaincu de l’efficacité de ce protocole pour traiter les malades du coronavirus. Ce traitement avait alors reçu une attention planétaire pour lutter contre cette maladie très contagieuse.
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Plusieurs études ont cependant mis en doute l’efficacité de l’hydroxychloroquine pour soigner les personnes atteintes de la Covid-19 ces dernières semaines. Les autorités sanitaires de plusieurs pays ont même mis en garde contre le risque d’effets indésirables. Deux études publiées ce vendredi concluent que cette molécule ne semble pas efficace contre la maladie, que ce soit chez des patients gravement ou plus légèrement atteints.
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La première étude, réalisée par des chercheurs français, a été portée sur 181 patients adultes avec une pneumonie due à la Covid-19 et qui nécessitaient de l’oxygène. Les 84 d’entre eux ont reçu le dérivé de l’antipaludéenne chloroquine, contrairement aux 97 autres. Mais il s’avère qu’aucun changement n’a été constaté sur la durée en réanimation ou la mortalité. Ce médicament ne réduirait donc pas significativement les risques d’admission en réanimation ni de décès chez les malades, rapporte le quotidien 20 Minutes.
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La deuxième étude, menée par des scientifiques chinois, portait sur 150 adultes admis à l’hôpital avec essentiellement des formes "légères" ou "modérées" de la Covid-19. Les 50% des patients ont reçu de l’hydroxychloroquine, tandis que l’autre moitié non. Les résultats montrent encore une fois que le fait de recevoir ou non ce remède n’a aucun effet sur l’élimination du virus au bout de quatre semaines. Il s’avère en outre que 30 % des malades auraient souffert d’effets indésirables, contre 9 % chez les patients qui n’avaient pas pris le traitement.
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La revue médicale britannique BMJ, qui publie les deux études tire la conclusion suivante : "Considérés dans leur ensemble, ces résultats ne plaident pas pour une utilisation de l’hydroxychloroquine comme un traitement de routine pour les patients atteints de la Covid-19". La seconde étude réalisée par l’équipe chinoise met plus en évidence des effets secondaires plus importants.
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