A cause des insinuations faites au cinéma et par des journalistes, l’ancien patron de la police judiciaire de Lyon est amené à faire appel au tribunal pour laver son honneur.
Le Figaro rapporte que François Cluzet et Michel Neyret se retrouveront en face à face ce mardi, devant le tribunal correctionnel de Lyon. L’ancien numéro 2 de la police judiciaire lyonnaise (révoqué de la police pour corruption lorsque Manuel Valls était ministre de l’Intérieur) poursuit l’acteur et Le Progrès de Lyon, en diffamation.
Dans une interview accordée dans le cadre de la promotion du film11.6, dans lequel il assurait le rôle du convoyeur-voleur Toni Musulin, l’acteur déclarait notamment : "S’il [Musulin] n’a plus rien à la sortie [de prison], c’est que Michel Neyret aura piqué son butin". Pris sous l’entendement d’un quelconque lecteur, cela pourrait être compris par : "C’est peut-être Michel Neyret qui a piqué le butin de Toni Musulin".
Assisté par Me Pascal Garbarini, qui plaidera la relaxe, François Cluzet affirme que ces propos ont été tenus en marge de l’entretien proprement dit, et qu’il n’a eu aucun droit de regard sur le texte final et sa mise en page. Par ailleurs, il insiste sur le caractère à l’évidence, selon lui, humoristique de la phrase, notant qu’il intervenait dans les pages culturelles pour parler d’un film et non pas pour faire des révélations au sujet d’un fait divers auquel il est totalement étranger.
Toni Musulin a été écroué en appel à 5 ans de prison, en 2010, pour avoir volé 11,6 millions d’euros sans aucune violence, en prenant le large au volant d’un fourgon blindé rempli de billets. On n’est jamais parvenu à mettre la main sur 2,5 millions de l’argent alimentant les spéculations à travers la myriade d’articles se rapportant à cette histoire.
Lorsque Michel Neyret avait été mis en cause en 2011 dans une affaire distincte des journalistes ont commencé à se poser des questions sur son rôle exact dans l’arrestation de Toni Musulin, à l’époque où il était encore l’un des patrons de la PJ locale.