Le Secrétaire d’Etat au Commerce Extérieur est suspecté d’avoir embauché une Mauricienne en situation irrégulière pendant des mois, sans la déclarer. Pierre Lellouche réfute catégoriquement ces accusations et évoque une « manipulation grossière, à une semaine de la présidentielle ».
Sous le couvert de l’anonymat, une Mauricienne a affirmé être employée comme femme de ménage depuis 2009 au domicile d’un ministre. Dans ce documentaire de Canal+ diffusé le 2 avril dernier, cette femme ne cite pas le nom du ministre. "Elle disait être rémunérée en liquide et, pour une part, en chèque emploi service, sans avoir jamais reçu de feuille de paie, indice qu’elle n’était pas déclarée" précise Le Parisien.
Ce lundi 16 avril, c’est le journal Libération qui porte l’accusation. En clair : le ministre s’est reconnu dans le documentaire "Les sans-papiers de la République" diffusé sur Canal + le 2 avril, et dont Libération s’était fait l’écho. Le ministre du Commerce Extérieur Pierre Lellouche, qui n’était pas cité dans le documentaire de canal +, a choisi de riposter en se dévoilant, pour mieux nier.
« Elle travaille chez moi depuis quelques mois, et je l’ai toujours déclarée. J’ignorais qu’elle était en situation irrégulière », soutient Pierre Lellouche auprès du journal Libération qui précise toutefois que la Mauricienne a été déclarée "le lendemain de la diffusion du documentaire de Canal+, comme en attestent cinq bulletins de salaire, d’octobre 2011 à février 2012, tous datés du 3 avril".
Une « manipulation grossière, à une semaine de la présidentielle »
Pierre Lellouche nie clairement ces accusations en affirmant qu’il ignorait que sa femme de ménage était en situation irrégulière. La collaboratrice du ministre - Delphine Bürkli, conseillère UMP de Paris -, s’est dite "responsable, par « négligence », du retard pris dans l’envoi des déclarations Urssaf".
Pierre Lelouche dément formellement toutes ces accusations. « Toute cette histoire n’est qu’une manipulation grossière dont on voit bien la finalité à une semaine de l’élection présidentielle », proteste-t-il. « Comment pourrait-on imaginer qu’un homme public comme moi prendrait le risque de ne pas déclarer sa femme de ménage, tout ça pour 160 euros par mois ? » interroge le ministre.
Citée par Libération, la CGT Paris estime que "le secrétaire d’Etat a pu faire travailler cette personne dès 2009 « sous alias ». Le syndicat n’exclut pas d’attaquer aux prud’hommes pour « non-versement de cotisations salariales lié au travail dissimulé »".
Toujours selon Libération ce lundi 16 avril, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur s’est offusqué d’une « manipulation grossière dont on voit bien la finalité, à une semaine de la présidentielle ».
Par voie de communiqué publié ce lundi 16 avril, le secrétaire d’Etat annonce son intention d’engager « les poursuites que méritent ces allégations ». Il pointe du doigt une opération qui vise à « nuire » à son « honneur » et à sa « considération ».
Source : Libération / 20minutes / Le Parisien