Les avocats de Servier accablent le CNCF qui met à mal une nouvelle fois le Mediator, qui a été pourtant retiré du marché depuis novembre 2009.
20 Minutes rapporte qu’une récente publication médicale sur les lésions de valves cardiaques met de nouveau en mauvaise posture le Mediator. Conduit par le Collège national des cardiologues français (CNCF), l’étude, publiée dans la revue de cardiologie Cardinal du mois d’octobre, et depuis mise en ligne, irrite grandement le laboratoire Servier.
L’article en question, intitulé "Les valvulopathies médicamenteuses : une cause d’essoufflement d’origine cardiovasculaire passée inaperçue durant trente-trois ans", démontre que le médicament, aujourd’hui retiré de la circulation, a pu non seulement causer des valvulopathies graves, mais aussi des formes "minimes à modérées". Ce qui constitue un point qui pourrait avoir des incidences dans l’affaire de l’indemnisation des malades concernés par des atteintes légères et dont le dossier pouvait avoir été auparavant récusé.
Désappointés, les avocats du laboratoire français ont vite fait connaître le mécontentement de Servier et ce, par courrier aux sociétés savantes de cardiologie qui ont publié en ligne l’étude. "Nous avons effectivement reçu une lettre des avocats de Servier (Simmons & Simmons) le 29 décembre 2014", a affirmé le Dr Olivier Hoffman, président du Collège national des cardiologues français (CNCF).
Les avocats notent de leur côté que l’article ne remplit pas les conditions qui permettent d’en garantir la qualité scientifique. Le Dr Hoffman réplique en disant qu’ils l’ont mis en ligne, car ils l’ont jugé utile pour promouvoir la formation médicale continue (FMC) des cardiologues libéraux.
Pour mémoire, le Mediator a été utilisé pendant 30 ans, d’abord contre l’excès de graisse dans le sang, puis comme traitement adjuvant pour les diabétiques en surpoids, avant d’être interdit en novembre 2009.