La saison d’éclosion des œufs de criquets approche dans le sud de Madagascar, faisant craindre les risques d’une nouvelle invasion acridienne. Le Centre national antiacridien malgache (CNA) a lancé un cri d’alerte d’autant que le budget n’est toujours pas débloqué, relaie l’Express de Mada.
« L’Etat devait débloquer depuis 2011 environ Ar 2 milliards pour le centre. Jusqu’à maintenant, cette somme n’a toujours pas été débloquée », indique une source du quotidien. Sur le terrain, principalement dans le sud de la Grande île, la situation est déjà assez alarmante, avec des larves déjà signalées dans le Menabe et l’Atsimo-Andrefana, souligne le journal.
« Des œufs commencent à éclore dans les zones grégarigènes de Manja. L’opération est menée afin d’éviter la propagation des acridiens dans d’autres zones », révèle la même source recueillie auprès du CNA.
Les conditions climatiques actuelles marquées par une pluviométrie importante combinée à une température élevée seraient favorables à l’éclosion des œufs des criquets.
Faute de moyens financiers mis à sa disposition, le CNA tente d’agir tant bien que mal avec l’appui des partenaires étrangers tels que la FAO (Organisation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture).
« Or pour fonctionner normalement et afin de mener à bien ses missions, le CNA devrait bénéficier d’Ar 1.5 milliards par an », souligne le responsable du centre antiacridien cité par l’Express de Mada.
Depuis le début de la crise politique qui sévit dans la Grande île, la lutte contre les criquets a été financée principalement par la FAO, et « pour cette année encore, la même organisation est toujours à la rescousse de Madagascar pour traiter ce fléau qui semble être indéracinable, et une des causes majeures de la famine dans le sud », rapporte l’Express.
L’année dernière, la FAO a affrété pour 2 800 euros par heure un hélicoptère pour pulvériser de l’insecticide dans les zones infestées par les criquets. L’opération qui sera sans doute rééditée cette année devrait permettre d’éviter l’invasion massive de ces insectes. Il s’agit d’attaquer l’essaim avant qu’il ne prenne son envol.
« (…) les criquets ne devront pas normalement dépasser la zone acridienne, comme ce fut le cas en 2010 », estime le Centre national antiacridien malgache.
Les criquets migrateurs malgaches peuvent causer des dégâts énormes, principalement au niveau des cultures. L’invasion survient quasiment chaque année dans le sud du pays pendant la saison des pluies, de décembre à juin.
Source : L’Express de Madagascar