Crédité aujourd’hui de 12 à 15% des intentions de vote, le candidat du Modem François Bayrou croit toujours au second tour, rapporte Le Figaro. Invité jeudi soir sur le plateau « Des paroles et des actes » sur France 2, le candidat centriste a sorti ses meilleures cartes pour séduire l’électorat français à 45 jours du premier tour. Il en a également profité pour railler les deux challengers UMP et PS. « Le programme, pour Hollande c’est de battre Sarkozy, et pour Sarkozy c’est de battre Hollande ! », disait-il des deux candidats qui, selon lui, n’ont « aucun sujet de fond » dans leur programme présidentiel.
« Je serai au second tour ! L’hypothèse, pour moi, de ne pas être au second tour n’existe pas », s’exclamait François Bayrou jeudi soir sur France 2 quand on l’a questionné sur un possible ralliement avec l’un des principaux rivaux à l’élection présidentielle. « Mon espoir n’est pas de rallier Hollande, c’est de battre Sarkozy au premier tour et Hollande au second », faisait valoir le candidat centriste. Pour lui, les deux favoris des sondages à l’élection présidentielle représentent chacun un risque : « le premier c’est la division, le second c’est l’illusion ». Son atout à lui résiderait dans le fait que contrairement à ses deux rivaux, il fera de la diminution de la dette française, l’une de ses priorités.
Le président du MoDem veut ainsi supprimer « la défiscalisation des heures supplémentaires », une initiative sarkozienne instaurée en 2007. Avec cette nouvelle mesure, François Bayrou a estimé à 1,8 milliard d’euros le gain pour les finances de l’Etat. Il a entre autres annoncé la suppression d’autres niches fiscales comme celle qui « exonère d’impôt les plus-values réalisées par une entreprise lors de la vente d’une filiale ». Cela rapporterait 6 milliards d’euros supplémentaires à la trésorerie, estime le candidat centriste. Sans oublier « un rabot » de 15% sur l’ensemble des autres niches fiscales qui peut également rapporter quelque dix autres milliards d’euros.
Concernant le retrait de la vie politique annoncé publiquement par Nicolas Sarkozy en cas de défaite, Bayrou a réagi à son tour en estimant que la politique n’est pas « une carrière ». « Lorsqu’on y croit, c’est un engagement pour défendre un pays et des idées ». « Lorsque Nicolas Sarkozy s’exprime ainsi, on a l’impression qu’il prépare sa sortie. Il y a quelque chose d’un peu crépusculaire ». Lui, en tout cas n’a nullement l’intention d’en faire autant. « Certainement pas ! Jamais envisagé l’échec », a-t-il répondu quand le journaliste de France 2 lui pose la question.