Depuis 1992, la bagasse des planteurs sert aux centrales thermiques et limite la pollution. La contrepartie pour les planteurs reste faible. Il y a une quinzaine de jours, Jean-Paul Virapoullé a obtenu le vote à l’unanimité de son amendement sur le prix de la bagasse.
"Nous avons apporté notre contribution à la protection de la planète gratuitement pendant 16 ans. Maintenant, nous demandons à ce qu’on sauve la filière en payant la biomasse de la canne à son juste prix" déclare Jean-Paul Virapoullé, Sénateur de la Réunion.
Il y a 10 ans, lors du discours de Paul Vergès à l’UNESCO annonçant un plan d’autosuffisance électrique insulaire d’envergure intitulé le PRERURE jusqu’à fin 2007, avec l’annonce par le président Sarkozy du lancement d’un plan Réunion 2030, plus tard nommé GERRI (Green Energy Revolution, Reunion Island), un consensus fort s’est établi autour de l’idée de faire de La Réunion un territoire 100% renouvelable, sans charbon ni pétrole.
Les perspectives de croissance de la bagasse énergie via gazéification de la bagasse forment alors une vision très séduisante qui devra s’associer à du stockage du gaz en grandes quantités ("BAGAZ").
Aujourd’hui, la "bagasse énergie" à la Réunion s’est très développée mais elle est moins rémunérée que le charbon qui est bien plus polluant. Les planteurs insistent sur leur contribution en matière écologique.
"Quand on brûle 500 000 tonnes de bagasse, on évite de polluer l’air avec 300 000 tonnes de CO 2 issu du charbon fossile" .
Une contribution à la protection de l’environnement qui ne serait pas suffisamment reconnue par l’EDF. Les planteurs espèrent une valorisation significative du prix de la bagasse à hauteur de 15 euros.
"On est payé à la bagasse 1,82 de moyenne, selon le tonnage qu’on fait par campagne".
L’amendement sur le prix de la bagasse obtenu par Jean Paul Virapoullé doit être votée à l’assemblée nationale dans la première quinzaine du mois d’avril.