Le pape François a canonisé, hier, quatre religieuses, dont deux palestiniennes. Cet événement donne une nouvelle dimension sur le rôle du souverain pontife sur la scène internationale.
Le pape François a fait un nouveau geste symbolique à signification diplomatique, note le site 20minutes.fr aujourd’hui. Odon Vallet, spécialiste des religions, a qualifié le souverain pontife de "toujours surprenant"."C’est un message fort et essentiel envers les chrétiens d’Orient", actuellement persécutés dans de nombreux pays au Proche et au Moyen-Orient, décrypte-t-il.
Et, là encore, en offrant deux saintes arabes au Proche-Orient, le pape reprend les habits de pèlerin de Jean-Paul II qui avait pour politique d’offrir des saints aux nations qui n’en avaient alors pas, "pour leur donner des références, des repères autres que les saints classiques, alors que 80 % des catholiques vivent dans les pays du sud", explique Bernard Lecomte, spécialiste du Vatican et auteur du livre "Les Papes qui ont changé l’Histoire".
Mais le symbole dépasse ce cadre, car en parallèle, un accord sur la liberté religieuse et de conscience entre le Vatican et l’Etat palestinien est en passe d’être signé, alors que le Vatican vient de reconnaître l’Etat palestinien.
Le pape François espère que cet accord fasse jurisprudence et démontre qu’il est possible d’avoir des relations normales avec des Etats où la confession majoritaire est l’islam, selon Bernard Lecomte, qui rappelle que l’accord en question est en discussion depuis 15 ans.
Après une période où la diplomatie du Vatican s’était assoupie sous le pape Benoît XVI, il semble bien que la diplomatie des nonces, réseau le plus important au monde avec près de 180 ambassades, c’est-à-dire plus que la France, retrouve des couleurs avec le pape argentin.
En mars dernier, Raul Castro, tout comme Barack Obama, avaient remercié le pape pour ses actions en faveur du dégel de leurs relations. C’est, pour l’instant la plus éclatante victoire diplomatique du pape François.