La députée socialiste réunionnaise commente l’adoption de l’amendement visant à interdire les coupures d’eau.
Le Conseil Constitutionnel a validé l’interdiction des coupures d’eau. C’est une grande victoire d’un combat pour la dignité. Mais c’est une victoire qui nous rappelle que rien n’est jamais acquis.
Lors des débats sur le projet de loi sur la transition énergétique, les sénateurs de droite ont en effet tenté d’amputer ce droit en déposant un amendement visant à rétablir la légalité des coupures d’eau en cas d’impayés.
L’accès à l’eau potable, pour boire, pour se laver, est un besoin essentiel. Son accès à tous s’impose, y compris aux plus démunis, lorsqu’ils ne sont pas en mesure de payer leur facture. Il en va de notre solidarité nationale.
L’accès à l’eau courante est reconnu comme droit fondamental depuis 1992. La loi réformant le revenu minimum d’insertion (RMI) affirmait en effet que « toute personne ou famille éprouvant des difficultés particulières du fait d’une situation de précarité » a « droit à une aide de la collectivité pour accéder ou préserver son accès à une fourniture d’eau et d’énergie ».
En 1996, la charte solidarité-eau met en place des commissions pour aider les particuliers à s’acquitter de leurs factures d’eau.
En 2010, les Nations unies ont même reconnu ce droit comme un droit fondamental.
Pourtant, en 2015, les élus de droite ont estimé qu’interdire les coupures d’eau, c’était inciter les gens à ne pas payer leur facture. C’est un mépris total envers les plus démunis.
En tant que socialiste, c’est n’est pas la vision que j’ai de la solidarité. C’est pourquoi, dans le cadre de la loi transition énergétique, nous avons défendus avec mon collègue François Brottes, président de la commission des Affaires économiques, le retour à ce droit fondamental. Il en allait de notre dignité.