"Christiane Taubira est en passe d’être dépassée par Najat Vallaud-Belkacem" a déclaré Nicolas Sarkozy, des propos jugés "insupportables" par le Premier ministre Manuel Valls.
Manuel Valls ne s’est pas tu devant les "attaques personnelles" et les "mots insupportables" tenus par Nicolas Sarkozy à l’encontre de la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem devant une droite en pleine offensive contre la réforme des collèges de la ministre. "Les attaques personnelles, moi, je les ai entendues à la une des quotidiens les plus réactionnaires. Je les ai entendues hier soir dans la bouche du président de votre formation contre la ministre de l’Éducation nationale, avec des mots insupportables", a sorti le Premier ministre lors de la séance des questions d’actualité à l’Assemblée nationale.
Lundi soir, lors d’un meeting se son parti aux Pavillons-sous-Bois à Seine-Saint-Denis, Nicolas Sarkozy avait notamment déclaré : "dans le combat effréné pour la médiocrité, Christiane Taubira est en passe d’être dépassée par Najat Vallaud-Belkacem". Le président de l’UMP a ajouté que la réforme lancée par la ministre de l’Éducation nationale est "désastreuse, peut-être irréversible, pour notre République".
Alors qu’il répondait à une question du député UMP Bruno Le Maire, le locataire de Matignon Manuel Valls a fait la promesse que son gouvernement irait "jusqu’au bout" et "ne reculerait pas" sur la réforme des collèges, qui vire à l’affrontement politique droite-gauche. Le Premier ministre s’est en effet dit prêt si un vrai débat, projet contre projet, valeurs contre valeurs, se présente, des propos ayant entraîné une ovation debout sur les bancs socialistes.
Le Parti socialiste a également été choqué par le communiqué de Nicolas Sarkozy dans lequel il cible à la fois Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem. L’ancien président s’en est pris délibérément à deux ministres qui font l’objet d’attaques sexistes et racistes depuis que François Hollande est à la tête de la magistrature suprême. Cette réaction ne résulte pas d’un hasard, Mr Sarkozy est reparti à la chasse aux voix lepénistes, a encore chargé le PS qui termine son texte en disant sévèrement que le président de l’UMP "montre une nouvelle fois qu’il a définitivement renoncé à toute dignité en politique."