Mais tout est relatif. Avec un tarif démarrant à 16 000 euros, le nouveau Duster reste l’un des véhicules les plus compétitifs du marché actuel. Et, à ce prix-là, il s’arrache à la Réunion, du jamais vu d’après les responsables de Renault Réunion, et pour cause, pour le (bas) prix, on n’a pas un véhicule riquiqui, inapte à se mouvoir sur nos sentiers !
Au contraire. Le Duster est un modèle tous chemins familial de 4,31 mètres de long (comme un Nissan Qashqai), habitable, pratique, ultra-fonctionnel, apte à emprunter n’importe quelle route, et même n’importe quelle piste carrossable.
Vraiment, Dacia fait fort, encore une fois.
La carrosserie ne fait pas « cheap », au contraire, elle est même carrément craquante.
Ce gros break surélevé, avec des vrais pare-chocs et protections latérales, arbore des airs de véritable 4x4.
Il est original et pas désagréable du tout à regarder. Evidemment, les designers ont subi de fortes contraintes. Et cela se voit. Ils ont dû récupérer la base du break Logan, les portes avant et le pare-brise de la Sandero. Du coup, certains raccords de carrosserie font un peu bizarres. Mais bon, on s’y fait !
A l’intérieur, on retrouve aussi la planche de bord et les sièges de la Sandero. Pour le charme, on repassera. Mais tout est simple, avec de grands cadrans lisibles, des assemblages qui ont l’air solide.
Tout cela apparaît vaste (pour la taille), même si la largeur est limitée. Le coffre est suffisamment grand, servi par un hayon pratique.
Notre véhicule d’éssai était équipé d’un diesel 110 chevaux. LKargement suffisant pour assurer des reprises vigoureuses. Cette mécanique se révele souple et sobre. C’est là l’essentiel.
La direction paraît en revanche assez dure, ce qui surprend par rapport aux voitures plus modernes. Celle-ci manque un peu de stabilité en ligne droite, ayant tendance à aller dans le sens des ornières.
La tenue de route est bonne, mais très pataude. En fait, on a l’impression de prendre le volant d’une voiture d’il y a une, voire deux décennies. Un vrai retour en arrière. Mais, en contrepartie, le confort est incroyable. Sur les routes à nids de poule et les pistes caillouteuses, les suspensions ont travaillé avec une merveilleuse douceur, aidées par des gros pneus à flancs hauts à profils. Là, le Duster prend sa revanche sur les modèles à la technologie plus récente, certes plus incisifs en virage mais nettement plus fermes.
Le bon vieux temps avait du bon !
Remarquons au passage à quel point le Duster à deux roues motrices de notre essai fait preuve de bonne volonté sur les mauvais revêtements. Avec sa garde au sol élevée (21 centimètres), il passe aisément. Et les pires traitements ne lui font pas peur. Les faibles porte-à-faux avant et arrière facilitent d’ailleurs les évolutions sur terrain difficile. Logique : le Duster a été étudié pour une utilisation quotidienne très rude dans les pays en voie de développement !
Comme il partage 70% de ses pièces (en valeur) avec les Logan et Sandero, qui font preuve jusqu’ici d’une très bonne fiabilité, il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur la robustesse du dernier-né. En outre, les pièces sont réputées bon marché, rendant l’entretien très économique.
Le Duster, comme ses prédécesseurs Logan et Sandero, marque le retour à un certain bon sens automobile. C’est une excellente affaire pour ceux qui recherchent un outil simple, robuste et polyvalent, sans oublier l’aspect "branché". Et ce, sans se ruiner.