Classée le 2 août dernier au Patrimoine mondial de l’Unesco, l’île intense, 35ème site à recevoir cette distinction, devra relever de nombreux défis pour honorer son titre et faire face à l’afflux de touristes qui s’élanceront dans les prochains mois à la découverte de nos pitons, cirques et remparts.
L’inscription au Patrimoine de l’Humanité : une véritable récompense pour la Réunion, deuxième site ultra marin français à avoir été primé pour ses richesses naturelles. Le 2 août dernier, la délégation conduite par Daniel Gonthier qui représentait la France à Brasilia, aux côtés de la délégation albigeoise se félicitait de cette nouvelle vitrine internationale.
Deux mois après l’obtention de ce prestigieux label, acteurs du monde politique, économique et défenseurs de l’environnement s’organisent afin de préparer la Réunion à cette nouvelle notoriété. Premier axe de travail : la préservation et l’entretien des sites protégés. L’île intense renferme en effet près de 230 espèces végétales uniques au monde au rang desquelles figure l’orchidée carambole. La flore réunionnaise fera donc l’objet d’une surveillance accrue. Dans ce contexte, les autorités en charge de la protection des sites naturels ( ONF, Brigade nature, etc) travaillent à définir un plan d’action en vue de lutter efficacement contre l’introduction et la prolifération de plantes exotiques envahissantes, véritables menaces pour notre écosystème.
La préservation de ce patrimoine naturel passera sans nul doute par un renforcement des contrôles aux frontières ainsi qu’une étude sur les moyens efficaces d’éradication de ces pestes végétales.
Autre point majeur : la propreté des sentiers. Si l’Office National des Forêts (ONF) indique que le nombre de poubelles installées aux abords des sentiers n’augmentera pas, des efforts seront fournis afin de prévenir toute pollution des zones touristiques. Tous ces projets supposent un coût important, coût que la Réunion devra amortir seule. En effet, l’Unesco ne délivre aucune subvention. Pour faire face à la hausse de la fréquentation touristique, évaluée entre 10 et 15%, la Région qui a défendu ardemment le projet "pitons, cirques et remparts" s’engagera financièrement. Son président Didier Robert a en effet annoncé que 10 000 emplois aidés seraient créés sur cinq ans afin de permettre l’embellissement des sites classés.
En outre, le budget débloqué pour l’aménagement des pitons, cirques et remparts passera de 700 000 à 3 millions d’euros. Ces fonds serviront en partie à la formation du personnel touristique.
Sur un plan extérieur, l’IRT s’applique à établir de nouveaux partenariats avec les autres régions ultra-marines (Madagascar, Maurice, Seychelles) dont les sites sont-eux aussi inscrits au Patrimoine mondial. L’objectif à terme est de proposer aux touristes des packages et structurer un circuit touristique Océan Indien.