Afin de lutter ensemble contre la précarité, la présidente du conseil général Nassimah Dindar et le président de l’association "Momon Papa lé là" se sont rencontrés en début semaine. Plusieurs décisions ont été prises pour répondre à l’urgence sociale. L’association a également obtenu une garantie quant à l’obtention de nouveaux locaux. Retour sur ce rendez vous avec l’interview de la présidente du Palais de la Source.
Linfo.re : Vous avez pu rencontrer le président de l’association Momon papa lé là- comme prévu depuis la manifestation orchestrée par cette association lors de la commission permanente décentralisée à Saint-André, quel bilan tirez-vous de cet entretien ? Quels sont les principaux points qui ont été abordés ?
Nassimah Dindar : En tant que présidente du Conseil Général, j’apprécie de rencontrer et d’écouter ceux qui ont besoin d’aides et ceux que nous aidons au quotidien. Cette rencontre a été enrichissante, notamment sur le plan humain. Nous avons pu prendre connaissance du vécu de personnes qui, par un accident de la vie sont malheureusement tombées dans la précarité. Il ne s’agit pas d’un premier contact avec l’association Momon papa lé là car le Conseil Général accompagne l’action de cette association à l’instar d’autres associations à la Réunion. Pour les élus il est important de se rendre compte de façon concrète du résultat de l’investissement engagé.
Grâce aux actions comme celles de Momon papa lé là sur le terrain, le Conseil Général concrétise cette volonté d’être présent et d’aider ceux qui sont victimes de la précarité. Cette précarité touche un trop grand nombre de Réunionnais.
Linfo.re : Quelles réponses avez-vous pu apporter aux personnes qui ont accompagné Patrick Savatier pour vous faire part de leurs difficultés ?
Nassimah Dindar : Ces personnes vivent des situations très douloureuses comme toutes celles et tous ceux qui sont dans une grande précarité. J’ai mobilisé mes services afin de répondre au mieux aux difficultés pouvant être réglées par le Conseil Général. Toutes les situations qui nous été présentées ont été prises en charge par les services compétents. Je leur ai demandé de trouver les solutions qui s’imposent.
Par ailleurs, les services sociaux du Conseil Général traitent un grand nombre de situations similaires. Je peux vous assurer que chacun à son niveau de responsabilités donne le meilleur de lui-même pour répondre à l’urgence sociale.
Chaque jour, des personnes se tournent en dernier recours vers Momon papa lé là et bien d’autres associations. Je veux que ces personnes sachent qu’elles peuvent compter sur notre engagement pour régler ces situations dans la mesure de nos possibilités.
Beaucoup de moyens sont consacrés à l’urgence sociale même si beaucoup reste encore à faire. Nous devons rendre hommage à l’engagement associatif et aux bénévoles qui se mobilisent quotidiennement sur le terrain. Le dynamisme du tissu associatif réunionnais s’appuie sur l’esprit de solidarité cultivé par les Réunionnais. C’est notre chance ici à La Réunion. Nous devons conforter cet état d’esprit en particulier dans les moments difficiles.
Personnellement, la solidarité est une valeur qui inspire mon travail au quotidien et celui de la collectivité. Au-delà du traitement de l’urgence sociale, nous devons donner de réelles perspectives d’insertion à ces personnes. Pour ce faire, nous avons besoin de la mobilisation de tous les acteurs publics et privés. Il est primordial de créer les conditions favorables à l’emploi. Nous devons réfréner la crise économique pour ne pas aggraver la crise sociale. Nous menons au Conseil Général une politique volontariste en matière d’insertion, ce qui permet à un grand nombre de personnes de retrouver le chemin de l’emploi.
Linfo.re : Des nouveaux locaux et un terrain ont été attribués à l’association, quel message souhaitez vous faire passer aux bénévoles et bénéficiaires de cette association ?
Nassimah Dindar : Momon papa lé là a en effet sollicité le Conseil Général pour bénéficier de locaux adaptés à leurs actions. C’est pourquoi nous devons travailler ensemble pour trouver un terrain d’accueil en vue de la construction d’un nouveau local. Nous avons convenu de privilégier la voie de l’insertion en mettant en place un chantier école. Une réunion de travail avec nos services doit permettre de mieux identifier le partenariat à mettre en place sur cette question.
Linfo.re : Quels sont les grands chantiers que vous souhaitez voir aboutir en collaboration avec momon papa lé là ?
Nassimah Dindar : En premier lieu, nous avons convenu de travailler ensemble sur une convention d’objectifs communs. J’ai demandé à Momon papa lé là -en tant que partenaire - de participer aux actions engagées par le Conseil Général pour donner des perspectives d’avenir aux jeunes Réunionnais de moins de 25 ans en situation d’échec.
Ainsi, nous avons un grand projet : mettre en place la structure des « Dalons » en faveur de ces jeunes qui seraient pris en charge au sein de cette structure à mi-chemin entre le RSMA et une organisation telle que les Scouts de France. Ils doivent se réapproprier des valeurs civiques et le sens de la citoyenneté. Et ainsi retrouver la confiance en eux nécessaire à la construction de leur avenir. C’est un grand projet que j’entends mener dans l’esprit de la cohésion sociale qui doit animer la société réunionnaise.
En second lieu, le Conseil Général travaille actuellement sur le dispositif « SOS zamal ». C’est une main tendue vers ceux qui ont sombrés dans la dépendance et l’addiction en particulier les plus jeunes. Trop souvent, leurs parents ne savent plus quoi faire pour aider leurs enfants à ne plus être sous l’emprise de ce fléau. Or, sortir de la drogue est bien évidemment le premier pas vers une insertion réussie.
Linfo.re : Que pensez-vous des ambitions politiques de Patrick Savatier ?
Nassimah Dindar : L’engagement associatif conduit bien souvent à l’engagement politique. C’est un choix qui lui est personnel.