Oussama Ben Laden, numéro un d’Al-Qaïda, a explicitement menacé la France hier dans un message audio diffusé sur la chaine Al-Jazira, justifiant au passage l’enlèvement des salariés d’Areva et de Vinci au Niger il y a quelques mois.
"L’enlèvement de vos experts est une réaction à l’oppression que vous exercez à l’encontre de notre communauté musulmane", déclare Oussama Ben Laden dans l’enregistrement qu’il a intitulé "message au peuple français". Le leader d’Al-Qaïda dénonce notamment l’engagement de la France dans des conflits en terre musulmane. "Comme vous menacez notre sécurité, nous menaçons votre sécurité. Tout comme vous tuez, vous êtes tués. Tout comme vous prenez des prisonniers, vous êtes pris en otages. Le seul moyen de préserver votre sécurité est de vous retirer de la guerre de Bush en Afghanistan", lance Ben Laden.
Par ailleurs, il pointe aussi du doigt l’interdiction du port du voile intégral promulguée récemment. "Vous avez été imprudents d’interdire à nos honnêtes femmes de porter le voile", prévient alors Ben Laden qui appelle la France à cesser les injustices envers les musulmans. Il est à noter que la France, qui abrite la plus vaste communauté musulmane d’Europe, a été le premier pays à interdire le port de la burqa ou du niqab dans l’espace public.
Côté français, la menace est prise très au sérieux. "Nous le savons, la menace est réelle et la vigilance est totale", a déclaré le Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux au cours d’une audition à l’Assemblée nationale. Selon le Ministre, le message de Ben Laden s’inscrit dans la continuité des différentes menaces qui ont déjà été formulées à l’encontre de la France. "En l’état actuel de nos informations, ces déclarations ne font que justifier le maintien de notre réponse face à la menace terroriste", conclut Brice Hortefeux.
Pour rappel, la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l’enlèvement des salariés d’Areva et de Vinci au Sahel en septembre dernier. Selon les informations maliennes et françaises, les otages sont actuellement détenus dans les collines du Timétrine, dans le nord-est du Mali.