L’eau du robinet a été déclarée impropre à la consommation dans huit communes du sud et du centre de Mayotte.
En raison de la pollution, la consommation de l’eau du robinet est interdite dans les communes de Chiconi, Ouangani, Sada, Dembéni, Boueni, Kani-Keli, Chirongui et Bandrelé. L’information, publiée lundi 18 mars dans le courant de la journée a créé la stupeur parmi les habitants. « Ce sont plus de 53 000 personnes qui sont concernées par cette pollution de l’eau », selon le journal Mayotte Hebdo qui déplore le retard pris dans la publication de cette information.
L’ARS (agence régionale de santé) a mis en garde contre "des troubles gastriques, des maux de ventre, de la diarrhée ou de la fièvre", en cas de consommation de cette eau. Les risques s’avèrent accrus chez ceux qui "consomment cette eau sans la faire bouillir" préalablement, pendant trois minutes au minimum.
A défaut d’être informés à temps, de nombreux habitants ont potentiellement consommé cette eau durant le weekend, selon Mayotte Hebdo, qui craint des ravages sur la santé de la population. Le quotidien se demande " (…) comment l’information était restée cachée de vendredi à lundi".
Tout a commencé le vendredi 15 mars lorsque l’usine de traitement de l’eau d’Ourouveni a été contaminée par des bactéries à la suite des
fortes pluies orageuses de la fin de semaine dernière.
"L’eau était particulièrement boueuse et sale" constate la directrice de l’ARS, Marie-Hélène Lecenne. "L’usine était en incapacité de traiter l’eau", continue-t-elle. Par précaution, l’agence de santé de l’océan Indien a effectué des prélèvements vendredi et c’est dimanche après-midi que les résultats sont tombés et ils sont "très mauvais", d’après l’ARS. L’agence a ensuite alerté la préfecture, qui à son tour, a officiellement déclaré impropre à la consommation l’eau du robinet dans les huit communes mahoraises.
Avant d’officialiser l’interdiction, une réunion a été organisée lundi matin avec les sociétés de distribution d’eau, la Sogea et le Sieam pour faire le point de la situation. Dans le même temps, les équipes de l’ARS ont procédé à la désinfection de l’usine d’Ourouvéni ainsi que des tuyaux qui alimentent les communes infectées.
D’autres analyses complémentaires ont également été menées sur des échantillons d’eau, dont les résultats sont attendus ce mardi ou au plus tard mercredi. "Mais c’est seulement demain mercredi que des analyses complètes seront obtenues", précise Marie-Hélène Lecenne.
En attendant, des habitants, inquiets, ont pris d’assaut des magasins de l’île pour s’approvisionner en eau potable, propre et saine. Le retour à la normale doit intervenir au plus tôt à la fin de la semaine.