La tension monte dans la capitale malgache où un rassemblement est prévu ce mardi par les partisans de l’ancien président Ravalomanana pour contester la décision de la cour électorale.
La situation est très tendue à Madagascar après
l’éviction de huit noms- dont ceux de Lalao Ravalomanana, Andry Rajoelina et Didier Ratsiraka- de la liste des candidats à la présidentielle. Alors que la cour électorale a été unanimement saluée par la communauté internationale pour sa décision d’écarter toutes candidatures n’ayant pas rempli les conditions d’éligibilité, des voix commencent à s’élever dans le pays pour la contester. Sur les Nouvelles, les parlementaires qui soutiennent l’actuel dirigeant malgache ont parlé d’une décision qui est «
contraire au processus d’apaisement et de réconciliation ».
En attendant des actions concrètes de leur part, les partisans de Lalao Ravalomanana ont, quant à eux, décidé de se mobiliser, et ce, jusqu’à ce que le nom de leur candidate soit réintégré dans la liste des prétendants à la magistrature suprême.
A compter de ce mardi, ils comptent investir Ambohijatovo, là où Andry Rajoelina avait réussi quatre ans plus tôt à faire chuter le régime Ravalomanana. Les principaux leaders du mouvement ont assuré avoir déjà fait le nécessaire auprès des autorités compétentes pour que leur rassemblement soit autorisé. Mais leur démarche pourrait se heurter au refus catégorique de la préfecture tananarivienne, une éventualité ouvrant la voix vers de nouveaux affrontements avec les forces de l’ordre.
Quoi qu’il en soit, les pro-Ravalomanana ont la ferme intention d’occuper les lieux avec ou sans autorisation. « Cette manifestation ne prendra fin que lorsqu’il y aura effectivement des élections ouvertes à tous. Elle ne se terminera qu’une fois la communauté internationale convaincue que tous les candidats peuvent se présenter aux élections », a averti hier Mamy Rakotoarivelo, chef de la délégation de la mouvance, face à la presse locale.
Questionné par Express de Madagascar sur une probable alliance contre-nature avec les autres candidats invalidés, celui-ci a indiqué qu’il y a déjà eu « un contact qui a porté sur la possibilité de la mise en place d’un front commun ». Mais « chacun avance à son rythme », poursuit-il en précisant que la mouvance ne compte pas proposer d’autre nom pour remplacer la candidate Lalao Ravalomanana à la course présidentielle. Elle prévoit par contre de faire un recours auprès de la CES, de la Haute cour constitutionnelle et du Conseil d’Etat pour constater la nullité et la non-conformité de cette décision rendue samedi dernier.
Pour l’instant, aucune réaction de la part de l’ancien président Didier Ratsiraka qui mure dans le silence après son éviction de la liste des candidats. Seul son porte-parole, Ange Andrianarisoa, a glissé quelques mots, qualifiant la décision de la CES « d’une mauvaise surprise », sans plus de commentaires.