Le bilan de l’attentat à la grenade survenu samedi après l’investiture du nouveau président malgache s’est alourdi. Hier soir, un garçonnet de 7 ans, frère de la 1ère victime, a succombé à ses blessures.
Un deuxième décès après l’attentat à la grenade perpétré près d’un arrêt bus à Anosy, Tananarive. Mamy Andry Rasolofoniaina est mort mercredi soir vers 18 heures locales après avoir passé 4 jours en soins intensifs dans un établissement hospitalier de la capitale malgache, rapporte Express de Madagascar.
Touché en plein ventre par des débris lors de l’explosion, ce garçonnet de 7 ans a souffert d’une rupture de la rate et d’une hémorragie interne qui l’a fait plonger aussitôt dans le coma. Son décès est un coup dur pour ses proches qui, eux aussi, avaient été blessés lors de la déflagration.
Pâquerette Rasoandriana, la maman, était en effet admise en urgence samedi soir pour des blessures à l’aisselle et aux membres inférieurs. A peine sortie de l’hôpital, elle devait enterrer son fils cadet, 2 ans, qui est mort dans l’explosion. Elle apprend deux jours plus tard que son autre garçon a aussi rendu l’âme.
Cette affaire continue de cristalliser l’opinion publique dans tout le pays. La population attend qu’une lumière soit faite sur ce drame.
Hier, le premier Conseil des ministres dirigé par le nouveau président Hery Rajaonarimampianina a condamné une nouvelle fois « cet acte lâche et plein de barbarie » mais aussi « toute action visant à mener des troubles et semer toute inquiétude, tension ou psychose au sein de la population, qui mérite à l’aune de la mise en place des institutions de la Quatrième République, de vaquer à ses occupations et d’affronter l’avenir avec sérénité ».
Des instructions fermes ont été données aux ministres concernés afin de renforcer la sécurité à travers la ville et de saisir la population à une vigilance solidaire. Chacun est appelé à collaborer avec les forces de l’ordre. L’Exécutif invite aussi la presse et tous média à « une vigilance déontologique et civique plus accrue dans leurs propos et écrits, en particulier sur ceux risquant de créer une ambiance délétère et non constructive à la réconciliation Nationale ».
A la brigade criminelle de la gendarmerie de Fiadanana, l’enquête avance à grand pas. Aux dernières nouvelles, des personnalités politiques ont déjà été auditionnées par rapport à cette affaire. Un des gardes rapprochés du candidat présidentiel Jean Louis Robinson est pour sa part détenu dans les locaux de la gendarmerie après avoir été entendu par les enquêteurs, selon Orange Actualités.
Les gendarmes sont par ailleurs à la recherche d’un véhicule 4x4 à bord duquel se trouvaient des hommes à lunettes noires, aux comportements très suspects. Quelques temps avant que la grenade n’explose, ils avaient été aperçus non loin de l’arrêt bus.
Mamisoa Felanirina Razafindrasoa, une commerçante ambulante qui avait été blessée lors de la déflagration témoigne sur NewsMada. « La voiture conduite par des individus aux lunettes noires a écrasé nos marchandises avant de s’arrêter quelques mètres plus loin. Peu de temps après, il y avait eu une forte explosion. Juste après l’explosion, le véhicule est parti en trombe. Du coup, j’ai vu des corps gisant à même le sol. Moi-même, j’ai été touchée par des éclats métalliques », a-t-elle indiqué.