Un représentant de l’Etat a été assassiné ce vendredi dans un bureau de vote du sud de Madagascar, où se déroule ce vendredi le premier tour de l’élection présidentielle.
Les autorités malgaches ont signalé vendredi plusieurs incidents, dont l’assassinat d’un représentant de l’Etat dans un bureau de vote du sud de Madagascar. Un événement qui selon les autorités a peu perturbé le premier tour de l’élection présidentielle. Selon une source gouvernementale, le bureau de vote a été déplacé.
Le premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar se déroule dans un climat tendu. La Grande Île, où 7,8 millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce vendredi est face à son destin.
L’élection présidentielle à Madagascar était attendue, espérée par la population depuis 2009, année du putsh qui a renversé le président Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina, maire d’Antananarivo.
Entre 2009 et la mise en place de la transition, nombre d’événements majeurs se sont déroulés. Le soulèvement populaire, les violences urbaines et les médiations successives ont précédé le scrutin majeur de cette année. Les enjeux de cette présidentielles sont multiples. La population compte en effet sur cette élection démocratique pour redonner un souffle au pays, fragilisé par la crise politique.
Rétrospective : le 31 janvier 2009, Andry Rajoelina, maire d’Antananarivo s’auto-proclame président de la République de Madagascar, sur la place du 13 mai devant près de 25 000 Malgaches. Le leader politique se montre plus déterminé que jamais à renverser le régime en place et dit vouloir oeuvrer en faveur du retour de la démocratie à Madagascar.
Ce rassemblement intervient un mois après le début des manifestations alors que la chaîne de télévision de Marc Ravalomanana venait de fermer. Sur fond de crise populaire, les partisans d’Andry Rajoelina ont brûlé les locaux de la télévision nationale.
Une lutte de pouvoir s’installe et la grève générale vire à l’émeute.Les centrales d’achat détenues par le président Ravalomanana sont prises pour cible. Les magasins sont pillés, brûlés au quatre coins de la Grande-Île.
Plus de 80 personnes décèdent dans ces affrontements. Le 26 janvier 2009, des Malgaches sont aussi prisonniers du feu dans le centre d’affaires. Un jour baptisé le lundi noir. Le 7 février, la garde présidentielle fait feu sur la foule alors que celle-ci avance vers le palais de Marc Ravalomanana. Le bilan est lourd : 28 morts. C’est ce même jour qu’Andry Rajoelina prend la tête de la Haute Autorité de la Transition.
La prise du Palais présidentielle a eu lieu la nuit du 16 mars 2009. Ce coup de force des militaires favorables à Andry Rajoelina pousse le président de l’époque à démissionner et à remettre ses pouvoirs au maire d’Antananarivo. L’Union Européenne qualifie cette action de coup d’Etat.
Andry Rajoelina promet des élections sous les 24 mois. Les accords de Maputo signifiant l’arrêt de la crise politique sont signé le 8 août 2009.
Quatre ans après, les électeurs doivent exprimer leur voix et départager les 33 candidats qui briguent le fauteuil de premier président de la IVème République.