La France et les Etats-Unis ne dépêcheront aucun représentant lors de la fête de l’indépendance malgache. Certains hauts gradés de l’armée envisageraient de mettre en place un directoire militaire.
Même boycott en vue chez les Américains. Cette fois-ci, c’est Brett Bruen, conseiller politique et culturel auprès de l’ambassade des Etats-Unis, lui-même qui confirme l’information. « Comme les années précédentes durant cette crise, il n’y aura aucun représentant des Etats-Unis aux rendez-vous officiels du 26 juin ». Lui d’ajouter : « la plupart des diplomates présents l’année dernière seraient aussi absents, d’après ce que j’ai entendu ».
Un boycott de cette envergure sera « lourd de conséquence » pour l’avenir du pays dans le concert des nations, estime la presse locale. Cette situation reflète déjà quelque part la nature des résolutions qui découleront de la réunion du Groupe International de Contact sur Madagascar prévue demain mercredi à Addis-Abeba.
« Les sanctions individuelles à l’encontre des politiciens, facteurs de blocage du processus électoral, devront s’intensifier à l’issue de cette réunion », a-t-on affirmé. Midi Madagascar rappelle que 18 pays et organisations internationales seront présents à ce rendez-vous décisif dont les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies : France, Chine, Russie, Royaume-Uni et Etats-Unis. Autant dire que l’avenir des Malgaches se joue durant les prochaines heures.
Dans le pays, le contexte évolue progressivement vers la mise en place d’un directoire militaire.
De source bien avisée, le quotidien malgache Midi Madagasikara affirme dans ses colonnes que « les militaires envisageraient de remplacer les institutions transitoires actuelles par une ‘Haute Autorité Militaire de la Transition’ (HAMT) », afin de débloquer la situation politique actuelle à Madagascar et ouvrir la voie vers des élections démocratiques.
Ce scénario aurait découlé d’une « réunion secrète » à laquelle ont participé « deux colonels très connus au niveau de l’Armée, des hauts responsables au sein de l’Etat-major général de l’Armée malgache ainsi que six officiers supérieurs issus de la 18è promotion de l’Académie militaire ».
Questionné sur cette éventualité, l’ambassadeur de Japon à Madagascar, SEM Ryuhei Hosoya a rétorqué clairement qu’« on n’a pas besoin de directoire militaire. Le coup d’Etat de 2009 suffit ».