Alors que la famine frappe le sud de la Grande Île, le braconnage de tortues est devenu monnaie courante. Près de sept cents tortues dépecées ont été retrouvées en pleine forêt avec des centaines de kilos de viande grillée.
Les tortues dans l’aire protégée d’Itampolo, à Ampanihy servent aujourd’hui de nourriture aux victimes de la famine dans le sud de Madagascar. Ces dernières n’hésitent pas à s’introduire aux fins fonds de cette réserve naturelle pour capturer les tortues et en faire des grillades.
700 tortues dépecées
Les forces de gendarmerie ont cerné, lundi, sept habitants dans la forêt épineuse d’Akaikiarivo à Itampolo. Lors de cette opération, les gendarmes ont réussi à attraper un peu plus de sept cents tortues dépecées, des centaines de kilos de viande grillée ainsi que trente-cinq tortues vivantes. Les auteurs de ce crime contre l’environnement ont traversé plus de soixante kilomètres à pied pour rejoindre cet abri de tortues menacées. Les suspects, sous la pression de nombreuses questions, ont déclaré qu’ils seraient partis de leurs foyers afin de trouver de la viande pour nourrir leurs familles avec l’insécurité alimentaire qui sévit dans leurs villages.
L’hypothèse d’un réseau de trafiquants écartée
"À la lumière des premiers éléments de l’enquête, il ne s’agit pas d’un réseau de trafiquants. Les personnes arrêtées sont tout bonnement des villageois qui veulent briser les chaînes d’une famine quasi cyclique qui sévit dans le Sud", a indiqué le chef d’escadron Bruno Roger Randriamboavonjy sur le récit du journal L’Express de Madagascar. Selon ses explications, ils reçoivent un message d’alerte chaque fois que des faits suspects se produisent en forêt. "Les lignes téléphoniques opérationnelles de la gendarmerie de proximité ont été communiquées aux villageois pour des interventions en temps réel", a-t-il ajouté.
Un préadolescent et une fillette parmi les suspects
Dans cette affaire, Madagascar National Park s’est constituée partie plaignante. Les suspects ont été traduits devant le parquet du tribunal à Ampanihy, vendredi et cinq d’entre eux sont placés en détention préventive. Parmi eux se trouvaient un préadolescent ainsi qu’une fillette. Ces derniers ont bénéficié d’une mise en liberté provisoire.
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