Des pêcheurs de Rodrigues demandent la fermeture temporaire de la pêche aux ourites (poulpes). En cause, ces céphalopodes sont de plus en plus rares et petits.
Pour les pêcheurs rodriguais, il y a urgence. La population des ourites dans les lagons s’amenuise de plus en plus et il est rare ces derniers temps d’en attraper un de belle taille. Comme solution, ils réclament la fermeture temporaire de la pêche aux ourites.
Selon L’Express de Maurice, les pêcheurs « déplorent ainsi la lenteur des autorités de prendre une telle décision ». D’après eux, les autorités ont déjà annoncé deux fermetures d’une durée d’un mois et demi mais à ce jour, elles ne sont toujours pas passées à l’action. « Si elles n’agissent pas vite, le lagon va se vider », s’inquiète-t-on sur l’archipel. Et pour cause, ces céphalopodes sont de plus en plus rares et petits.
Pourtant, la dernière fermeture de la pêche aux ourites, d’une durée de deux mois, qui remonte à 2012, s’est avérée concluante. Sauf que depuis la levée de cette mesure, la pêche est autorisée à longueur de l’année. Ce qui met en péril les ressources en poulpes dans les eaux rodriguaises.
Pour autant, un projet de fermeture de la pêche, pour la saison 2013, serait envisagée mais à une date indéterminée. « Nous travaillons pour de nouveaux règlements. Cela, pour améliorer et assurer une mise en œuvre plus pratique notamment dans l’organisation et l’aspect éducatif du projet », explique Henry Agathe, conseiller auprès du chef commissaire de Rodrigues.
Le responsable rodriguais ajoute que « de nouvelles mesures telles que des changements visant l’enregistrement des pêcheurs et le travail alternatif vont être proposées », avec le soutien des bailleurs de fonds.
Précédemment, l’Union européenne (UE), la Commission de l’océan Indien (COI) et l’Assemblée régionale de Rodrigues ont soutenu un programme de régénération de la population des poulpes dans les lagons rodriguais qui permettait aux femelles de se reproduire.
Ce programme s’est révélé profitable pour les 1 300 pêcheurs, qui « exerçaient des travaux alternatifs durant deux semaines par mois contre un paiement de Rs 250 (6,15 euros) pour une demi-journée de travail ». D’où une importante prise de 50 tonnes d’ourites après deux mois de fermeture.
Pour rappel, lors de la dernière fermeture de la pêche aux ourites en 2012, toute infraction était punie d’une amende de Rs 3 000 à 10 000 (73 à 246 euros) et d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à deux ans.