Le Kremlin a affirmé mercredi 14 août que les scientifiques russes sont surveillés "24 heures sur 24" par des espions étrangers, tandis que les chercheurs s’inquiètent grandement des nouvelles restrictions de caractère "soviétique" dans leur relation avec l’extérieur.
Dans un décret transmis aux instituts en Russie, le ministère de l’Éducation et de la Recherche indique que toutes réunion sauxquelles participent des étrangers devrait recevoir l’autorisation de la direction et faire l’objet d’un rapport. Cette mesure est aussi valable pour les rendez-vous pris en dehors des heures de travail. Le texte recommande également une limitation de la présence d’un collègue d’un autre pays dans les locaux des instituts et de leur utilisation des appareils électroniques.
Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a affirmé aux journalistes l’existence d’espionnage scientifique et industriel visant les chercheurs russes. Il fonctionnerait d’ailleurs "24 heures sur 24, sept jours sur sept", a-t-il ajouté. Indiquant que "les services de renseignements étrangers sont en état d’alerte", M. Peskov a estimé qu’il faut "être vigilant". Même si certaines recommandations du décret lui semblent excessives, pour le porte-parole du Kremlin, la Russie doit se méfier de l’espionnage étranger.
Mais les scientifiques ont dénoncé des mesures "absurdes et irréalistes" qui vont les gêner dans leur travail. Ils estiment, par ailleurs, que ces nouvelles recommandations gouvernementales font craindre un retour à la situation de l’époque soviétique, où les chercheurs ne pouvaient pas s’entretenir avec leurs confrères étrangers à moins d’être accompagnés par un tiers. Alexandre Fradkov, professeur de physique à la tête d’un laboratoire à Saint-Pétersbourg, a indiqué que les mesures prônées "n’amélioreront pas la sécurité du pays (Russie) mais vont accroître son isolement".
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